C’est dans les années soixante-dix que le narguilé ou la chicha trouvait refuge au Maroc, en particulier dans la ville de Casablanca. Son débarquement au pays faisait ses premiers pas dans des endroits précis. C’est dans des locaux privés et occupés par des réfugiés libanais, fuyant les affres d’une guerre civile qui sévissait à l’époque au Liban, que la chicha envoie ses premières imageries dans l’espace marocain…Repris dans les années quatre-vingts par des vagues d’orientaux, venus du golf arabique, ce phénomène allait faire boule de neige et se donner un visage local. Il convient d’évoquer en partie le romancier égyptien Adel Ibrahim, dans Zahrat al-boustane, du nom d’un café du centre du Caire où se réunit encore – bien qu’il soit peut-être déjà un peu passé de mode – la jeune garde littéraire. Qui ne fait plus accueil depuis la révolution…
De nos jours, plusieurs cafés, transformés en salons, épatent une jeunesse en perte de repères,se réhabilitant dans une culture importait massivement de l’Orient. Une culture de paresse pour accomplir le rêve de passionnés de la chapelle, se concoctant des habitudes étrangères à nos us et coutumes et cela, en dépit de loi qui tergiverse dans le tiroir du chef de gouvernement qui s’en fait promesse de la projeter un jour, et interdire sa commercialisation . Il est toujours ici et là des cafés qui ne partagent pas cette décision et continuent à offrir aux passants innocents, les faveurs d’une odeur de tabac- mielleux (maâssal) qui titille les sens de plus d’un averti.
Mais ce qui n’est pas acceptable, c’est que ces cafés se substituent en bars à chicha, ils mettent en avant des éléments traditionnels, tels que la décoration et des boissons comme le café ou le thé à la menthe, mais en catimini la desserte des alcools comme la Vodka ou le Gin dosent le goût. Intentionnés, ses bars, dit cafés à chicha, ne disposent pas de licence les habilitant à vendre des boissons alcoolisées,mais moyennant des sommes sonnantes et trébuchantes tout est permis. Ce sont des lieux qui offrent des espaces où affluent des mineures mais également quelques prostituées, si je puis dire. Ces vendeuses de charme ,qui prennent refuge dans les cafés à chicha pour échapper aux trottoirs et par conséquent aux yeux de la police, défigurent ces espaces. Pour certains, ces lieux demeurent, cependant, un gagne-pain pour un bon nombre de personnes dont les petits narcotrafiquants et un lieu de divertissement pour beaucoup d’autres. Pourtant, grâce à une clientèle essentielle, qui capitalise ces cafés ,un actionnariat de serviteurs abondent dans un milieu défavorisé . Il s’agit en effet de ces employés dans les cafés du narguilé, qui croisent le charbon, ce combustible dégageant le CO2 et qui les fait exposer aux maladies respiratoires et cardiaques . Une anomalie qui fait également planer une fumée toxique et détestable sur les parages avoisinants ces cafés. C’est en effet l’inverse de ce qui a été dit sur la prohibition de la chicha, qui malheureusement fait partie intégrante de la loi sur l’interdiction de fumer dans les endroits publics. Mais au juste, une telle loi est-elle mise au frais ?
Par Mohamed Mehdi