À travers sa filiale Geocycle, le groupe cimentier Lafarge-Holcim joue le rôle d’éclaireur, grâce à son réseau national dédié au traitement des déchets et leur valorisation en combustible. Ce qui n’est pas toujours facile car il y a douze ans, exactement en 2007, Geocycle s’est fait son point d’appui à El Gara (province de Benslimane), à travers sa première station de traitement des déchets industriels dangereux dans le pays.
Dotée d’une capacité de traitement de 40.000 tonnes par an, cette première plateforme s’est mise en action en 2015, simultanément avec les plateformes de Tanger pour le traitement des déchets industriels banals d’une capacité de 20.000 tonnes et celle de Bouskoura pour la production de combustible solide de récupération (CSR) avec une capacité de 75.000 tonnes par an. Notamment le site de Tanger qui profite de son microcosme industriel grâce aux chutes des revêtements de voitures qui sont récupérés et valorisés comme combustible dans les fours du cimentier.
La valorisation des déchets n’est jamais chose facile, car il faut s’armer d’une volonté pour investir dans la technologie et les infrastructures de cette industrie naissante. Un processus qui ne peut subvenir à terme, en l’absence d’une volonté publique sincère prompt à soutenir financièrement et fiscalement les investisseurs dans le secteur. Le gouvernement et les collectivités locales sont appelés à encourager ce genre d’initiative, qui vise à réduire l’impact environnemental des déchets, mais malheureusement ne s’en mêlent que conjoncturellement.
Une alternative qui manifeste sa négativité dont les collectivités locales semble désintéressées, au moment même où la tonne des déchets concédés à un concessionnaire par une commune ne dépasse les 75 DH. Laissant peu de marge de manoeuvre pour un projet de valorisation des déchets d’être rentable. Malgré tout, le tri, la transformation et la valorisation énergétique des déchets ménagers ou industriels montent au créneau.
Lors de notre visite à la station de traitement des déchets dans la commune d’Oum Azza en 2018, région de Rabat, les producteurs de biomasse, et les collecteurs de déchets industriels, nous ont expliqué l’opportunité du collecteur et le savoir-faire de la filiale de Lafarge-Holcim qui, pour certains déchets sensibles, doit délivrer un certificat de destruction.
Avec ses 70 employés, Geocycle sous-traite 200.000 tonnes de déchets et serve plus de 150 clients industriels. Ces derniers couvrent l’industrie aéronautique, l’automobile, la chimie/parachimie, l’industrie pharmaceutique. Une industrie de valorisation en continuelle augmentation des déchets en passe d’atteindre 20% en 2020, contre 7% actuellement, compte tenu des déchets enfouies dans les décharges et leur impact sur l’environnement.
Plus encore, les collectivités locales gagneront en matière de foncier engagé pour l’enfouissement. À plus forte raison la production de déchets qui passera de 7 millions de tonnes par an à presque 10 millions en 2030 dans tout le territoire national.
Outre la valorisation des déchets, LafargeHolcim Maroc, s’impose une technique de gestion d’eau au quotidien. Selon les responsables du groupe cimentier, « la consommation en eau par tonne de ciment produit, s’égale à 97 litres la tonne, c’est aléatoire en comparaison avec les pays d’Afrique et du Moyen Orient« , disent-ils. Pour rationaliser davantage la consommation d’eau, l’entreprise expérimente d’autres actions, comme le recyclage de l’eau industrielle et l’optimisation des consommations. Cette attention se retrouve également au niveau des carrières, pour lesquelles LafargeHolcim Maroc mène un vaste programme de réhabilitation.
EMC/Map