LES INDUSTRIELS du secteur céramique marocains croient rester à la lisière d’une stratégie de développement sectoriel. N’ayant bénéficié d’aucune marge de soutien de l’Etat, contrairement à d’autres secteurs, ils ne cachent pas l’apport de leur secteur à l’économie du pays, malgré l’étroitesse de leur champ de manoeuvre, et croient avoir investi plus de 2,5 milliards de Dirhams contribuant ainsi à l’industrialisation du pays en développant un secteur vital à l’économie nationale, qui emploie directement et indirectement 10.000 postes et qui font économiser à l’Etat plus de 1,5 milliard de dirhams en devises. En scandant que le secteur céramique a réalisé des investissements en technologie très moderne, qui n’a rien à envier à celle des pays industrialisés, pour produire une panoplie de produits céramiques diversifiés répondant aux standards européens et à tous les besoins du marché national marocain (haute et moyenne gammes). En plus, pour sa mise à niveau, il s’est engagé dans l’application des méthodes et des référentiels reconnus à l’échelle internationale pour en citer quelques exemples: certification ISO 9001/V 2000, application des statistiques de procédés MSP, techniques de contrôle NQA, AMDEC, GPAO, suivi de traçabilité du produit depuis la carrière jusqu’au produit fini.
Il ne faut pas oublier que la céramique marocaine fait languir certains investisseurs étrangers en bâtiment sur sa bonne qualité ,ce qui les avait pousser à utiliser les produits céramiques marocains dans leurs projets, à titre d’exemple (logements et hôtels réalisés par le groupe Fadésa et par Bouygues). Malgré les efforts déployés par le secteur, il reste toujours handicapé par le coût élevé de l’énergie comme l’a démontré l’étude faite par des experts de l’Union européenne concernant l’industrie céramique marocaine et celles des pays du pourtour méditerranéen.
Cette étude a approuvé que le Maroc est le seul pays qui utilise le propane au moment où le gaz naturel est source d’énergie .En terme équivalent, l’énergie calorifique au Maroc coûte 4 fois plus cher qu’en Europe et 40 fois plus cher qu’en Egypte.
En plus, certains importateurs opportunistes importent de Chine et d’Espagne des carreaux non commercialisables sur le marché européen et américain, où des normes sont obligatoires. Ils importent des carreaux composés de petits lots ou de fin de série et des carreaux de 2e et 3e choix, dont la qualité est défaillante (défaillance démontrée par des analyses faites par des laboratoires nationaux indépendants : taux de porosité élevé, tachabilité du carreau, résistance faible à la flexion, carreaux nuancés, etc.). Les prix déclarés par ces importateurs sont de moins d’un euro, ce qui ne représente même pas le coût de la matière première, et un poids de 3 Kg/M2, sachant qu’un carreau dans le monde ne peut avoir un tel poids, étant donné que le poids reconnu par les experts du secteur est de 13 Kg/M2; ce qui ne laisse aucun doute sur les fausses déclarations de certains de nos importateurs. Ces pratiques de la sous-facturation et les déclarations frauduleuses nuisent à l’intérêt national: pertes de recettes fiscales (droits de douane, TVA …) et portent préjudice au consommateur marocain en mettant en danger la sécurité du citoyen et des constructions et dégradent l’environnement national. Face à ce mal et pour protéger le consommateur marocain, les autorités compétentes ont entrepris depuis l’an 2000, en concertation avec les industriels, les laboratoires nationaux en céramique, l’instauration des normes marocaines pour les carreaux D Normes ISO 13006. Elles sont devenues obligatoires depuis le 19 novembre 2004 (arrêté n° 426-04 du 16.04.2004 publié au Bulletin Officiel n° 5240 du 19 août 2004), aussi bien pour les industriels marocains que pour les importateurs.
A.B