Actions pour privilégier la diversification économique
Le Centre régional des investissements constitue le relai par lequel se transmet la capitalisation sous forme d’investissements. Dans le cas du centre d’Agadir, ses actions se perpétuent autour d’un ensemble de secteurs qui forment le tissu industriel et logistique de la ville. C’est ce qui nous souffle l’idée de prendre attache avec M. El Jabri en sa qualité de directeur régional du CRI et débattre avec lui le climat d’investissements dans la région.
Énergie & Mines : Quel est le rôle et la dimension du C.R.I – SMD en tant qu’acteur dans le développement du tissu économique de la région ?
M. Abdelouahhab El Jabri : Le Centre régional d’investissement (CRI), acteur privilégié dans l’acte d’investir, a consenti de grands efforts durant les années de son existence à la facilitation et la promotion de l’investissement. Sa contribution aux différents programmes, mise en oeuvre au profit de la région, a eu un impact des plus positifs sur le volume des investissements sur les plans quantitatifs et qualitatifs : il constitue l’administration territoriale interlocutrice privilégiée pour les investisseurs qu’il accueille, informe, conseille et oriente dans leurs choix d’investissements, aussi, il représente l’interlocuteur unique auprès des créateurs d’entreprises qu’il accompagne dans toutes les formalités administratives, fiscales et sociales, liées à l’acte de création, ainsi que l’accompagnement des investisseurs nationaux et étrangers dans les différentes démarches administratives jusqu’à concrétisation de leurs projets, il oeuvre pour le maintien, la consolidation et le développement de l’investissement existant en plus de sa participation à la mise en place d’un climat d’investissement concurrentiel et à l’adoption de mesures de nature à accroître la compétitivité et la diversification de l’économie de la région.
La question de l’eau est primordiale dans la réussite agricole. Qu’en est-il de la nappe phréatique dans le périmètre irrigué du Souss-Massa-Draâ?
La problématique de l’eau reste au coeur du débat au niveau de la région du Souss- Massa-Drâa. En effet, le phénomène de la rareté des ressources en eau reste un point critique qui conditionne le développement des piliers de croissance économique dans notre région face à des besoins grandissants chaque année.
Le stress hydrique dont souffre la région affecte aussi bien les débits des cours d’eau et les apports aux barrages, que l’accélération des rabattements des niveaux des nappes d’eau souterraine qui présentent déjà des indices de contamination par les nitrates, principalement dans les zones des périmètres irrigués (Chtouka). Face à cette situation, le secteur de l’irrigation, dans le
bassin de Souss-Massa-Draâ, prévoit le recours au dessalement de l’eau de mer, afin de soulager la pression sur la nappe surexploitée pour un volume annuel de 70 Mm3/ an d’eau de mer dessalée pour l’irrigation des périmètres de Chtouka (soit 200 000
m3/j). Il est donc certain que l’utilisation de ressources non conventionnelles deviendrait un impératif incontournable. Au côté du dessalement de l’eau de mer, d’autres alternatives sont mises en oeuvre, notamment : la réutilisation des eaux usées épurées, l’exploitation de gisements d’économie d’eau (généralisation de l’utilisation de l’irrigation en goutte-à-goutte, conversion de 30.000 ha à l’horizon 2012 dont 10.000 ha déjà convertis), utilisation de nouvelles techniques de production (arrêt de l’extension des périmètres irrigués, programmation des irrigations, utilisation des stations agro-météorologiques, serres de nouvelle génération…).
Votre opinion sur l’avenir socio-économique de la région Souss-Massa-Drâa ?
Le Souss-Massa-Drâa est une région riche de potentialités économiques importantes, et ses atouts naturels sont diversifiés. En effet, et en dehors de ses piliers de croissance, qui sont le tourisme, l’agriculture et la pêche, d’autres secteurs d’activité se développent au niveau de la région, notamment : la logistique, le transport et les domaines innovants tels que l’Agrotech, les TIC et l’offshoring. La région a récemment connu le lancement de Haliopolis, premier parc halieutique du Royaume qui placera la ville d’Agadir au coude-à-coude avec de grande région mondiale abritant des pôles de compétitivité. Également, la région Souss-Massa-Draâ a été choisie pour abriter l’un des six agropoles du Royaume et ce, dans le cadre des initiatives mises en avant au niveau du Plan Maroc Vert.
Interviewe réalisée par
M. Moudarir et A.N.