L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) reste par sa fonction lié aux domaines de l’eau et de l’énergie, c’est un partenaire et exploitant privilégié dans l’utilisation des eaux collectées dans les barrages. D’utilité publique, son objectif est de rendre les villes marocaines durables et résilientes via une gestion plus optimisée de l’offre et de la demande en eau, en améliorant à la fois la gouvernance, les réseaux urbains d’alimentation en eau, tout en adoptant une vision globale de toutes les étapes du cycle de vie de l’or bleu en milieu urbain.
D’autre part, il est tenu d’assurer la généralisation de l’accès à l’eau potable dans les zones rurales, en vue d’atteindre un taux d’accès à 96 % d’usagers et intervenir dans la gestion du service de distribution de l’eau potable au niveau de 80 centres ruraux. Ce mode de gestion, jugé innovant et reposant sur une meilleure coordination entre l’ONEE (Branche-Eau), les Agences des bassins hydrauliques et les collectivités locales, cautionne la régularité d’installation et de distribution de l’eau en temps continu. Il est notamment susceptible de faire face à la pénurie d’eau, à la croissance rapide de la population urbaine, de la pollution et des interactions non optimisées entre l’eau et d’autres secteurs (énergie, agriculture, industrie, tourisme, ménages notamment).
En 2012, le taux d’accès à l’eau potable en milieu rural s’élevait à 92 % selon la Banque africaine de développement (BAD).Pour la période 2001-2012, un investissement de 26,2 milliards de dirhams (trois milliards de dollars) a été réalisé, permettant une desserte de la quasi-totalité des localités du pays. Selon certaines informations reproduites par des agences de communication, l’introduction de la gestion intégrée des ressources en eau concerne dans une première phase trois régions du Royaume – Al Hoceïma, Sidi Ifni et Tarfaya –, qui font face à un important écart entre l’ offre et la demande. Ces villes bénéficieront, chacune, d’une usine de dessalement de l’eau de mer de taille moyenne à réaliser dans le cadre d’un partenariat public-privé. C’est ainsi que l’ONEE a procédé par l’entremise d’ un appel d’offres pour la réalisation d’une station de dessalement dans la ville d’Al Hoceïma et d’un appel à manifestation pour le renforcement de l’alimentation en eau potable de Tarfaya par dessalement de l’eau de mer. Sur la base des infrastructures et des conditions d’alimentation actuelles, les prévisions indiquent que le déficit offre/demande en eau potable à Al Hoceïma passerait de 15% à 50% en 2030.Celui de Sidi Ifni atteindrait 40% à l’horizon 2030 et de Tarfaya 50%. Globalement au Maroc, la demande en eau devrait passer d’environ 13,5 milliards de mètres à 16,5 milliards en 2030, soit un déficit de 2 à 5 milliards de mètres cubes, sur la base des conditions actuelles d’alimentation et de l’évolution de la population. L’objectif de l’ONEE est d’étendre par la suite la gestion intégrée des ressources en eau à d’autres régions du pays en se basant, notamment, sur le renforcement de la coordination institutionnelle pour une gouvernance innovante du secteur.
L’ONEE intègre le dessalement de l’eau de mer et la déminéralisation des eaux saumâtres comme options pour satisfaire la demande en eau. Depuis le lancement de la première unité à Boujdour en 1976, plus d’une dizaine de stations de dessalement ont été mises en service au sud du Maroc, principalement à Laâyoune, Boujdour, Tarfaya et Tan-Tan. Un grand projet de dessalement, d’une capacité de 100 000 m3 par jour, est actuellement en cours d’adjudication dans le cadre d’un partenariat public privé pour le projet d’alimentation en eau potable d’Agadir. Au Maroc, les ressources en eau sont caractérisées par une répartition spatiale inégale et une raréfaction accentuée, conjuguée à une surexploitation des ressources en eaux souterraines.