Le gypse cherche emplette

Qu’est-ce que le gypse ? Communément c’est la pierre à plâtre, scientifiquement c’est un sulfate de calcium hydraté, de formule Ca SO4 , 2H2O. Le gypse a aussi un nom plus romantique, la pierre de Lune. L’eau séléniteuse, solution de gypse, est impropre à la cuisson des aliments et au lavage.

En fait le mot gypse désigne une roche et un cristal. C’est une roche sédimentaire évaporitique. Elle est très utilisée, car une fois chauffée elle forme le plâtre. Le gypse est une évaporite. Une évaporite est une roche sédimentaire provenant de l’évaporation d’un plan d’eau salée. Le sel (NaCl), exemple plus connu, est une évaporite: il cristallise dans des marais salants par exemple. Le plan d’eau, un lac par exemple, doit être sursalé et soumis à une très forte évaporation. L’excès d’ions en solution ou sels minéraux précipite et donnera plus tard des évaporites. Le nom de gypse est également utilisé pour désigner les cristaux composant ces roches.

Oui, le gypse est soluble dans l’eau et le cratère, spectaculaire, de Cabrerolles, un moment pris pour l’impact d’une météorite, serait tout simplement dû à l’effondrement de la voûte qui recouvrait une boule de gypse qui se serait dissoute.

Comme le sel gemme, le gypse résulte de l’évaporation de l’eau qui le contenait en solution. La cristallisation du gypse peut prendre diverses formes et conduire à des aspects différents : les roses des sables, l’albâtre… sont du gypse. On rencontre du gypse translucide dit fer de lance, mais sa couleur peut aller du blanc au jaune… Dans tous les cas c’est une roche tendre que l’on raie facilement.

Et c’est par sa contenance d’eau qu’on obtient du plâtre en chauffant le gypse à une température beaucoup plus basse que celle qui est nécessaire pour produire de la chaux : de l’ordre de 150 °C contre 1000 °C. Le gypse perd alors une partie de son eau et devient du plâtre. En hydratant celui-ci on reconstitue du gypse formé de minuscules cristaux enchevêtrés, c’est ce qui assure la prise du plâtre. A noter qu’au-delà de 200 °C on obtient un anhydrite, ou plâtre mort, qu’il est impossible de faire prendre.

Exploitation nationale
Les exploitations de gypse n’étaient pas rares dans la région de Safi, c’est même l’une des principales richesses de la région . Les réserves nationales de ce minerai sont évaluées à 10 millions de tonnes, dont la plus grande partie est localisée dans la région de Safi. Cette richesse naturelle devrait donc être une source de développement économique pour la région. Mais selon un constat de la Chambre de commerce, d’industrie et des services (CCIS) de Safi, la prétention conditionne la production par «si la demande internationale sur le plâtre est forte, les qualités du plâtre de la région ne sont pas encore suffisamment connues». En effet, à ce jour, on trouve seulement quatre usines de plâtre à Safi et leur capacité de production est plus élevée que la demande.

Dans ce sens nous constatons que le secteur souffre d’un manque de compétitivité et d’une forte concurrence étrangère. Le Maroc en commercialise à peine 200.000 tonnes par an à l’étranger, principalement en Europe, peu en Asie et en Afrique de l’Ouest. Le gypse marocain est pourtant de bonne qualité, mais souffre d’un manque de compétitivité et revient plus cher que celui d’Espagne ou encore de Turquie, à cause du coût élevé de l’énergie et des frais de transport maritime qui pèsent lourdement sur sa commercialisation.

Il faut donc des moyens de chargement qui permettent une cadence élevée. Les Espagnols eux, utilisent des bennes transporteuses, appelées sauterelles, dont le coût d’achat est peu élevé. Ce qui désormais devait inciter les professionnels d’investir dans de nombreuses bennes en vue de multiplier la cadence de chargement- malgré la réticence de certains groupes de pression-le développement de la cadence est estimée à quelque 200.000 tonnes ou 300.000 tonnes par jour. En effet, les bennes dégagent beaucoup de poussière et le port est situé en pleine ville. Désormais, le chargement se fait donc via des grues qui nécessitent un investissement beaucoup plus important et qui permettent de charger à peine 6.000 tonnes par jour. En effet le gypse produit par les entreprises de Safi est orienté vers la fabrication du plâtre (le produit fini). Mais ici aussi la demande reste limitée. Au niveau du marché intérieur, les Marocains ne sont pas encore très friands de plâtre. En ce qui concerne l’export, à peine 15.000 tonnes sont commercialisées annuellement et principalement vers l’Afrique de l’Ouest.