Environnement
La dératisation en ville de Casablanca passe d’appel en appel
En attendant les rongeurs louent domicile
Après son premier appel d’offres pour lutter contre les vecteurs de maladies et de nuisance, lancé en avril 2017 et jugé infructueux, la Société de développement local (SDL), revient à la charge ces derniers jours, reprenant les mêmes conditions. Cette habitude est un rituel que les mandatés au Conseil de la ville affichent chaque fois qu’ils ressentent pression. Ils concourent désormais par le biais de la SDL, via Casa prestations et consœurs, pour se mettre à l’heure de la montée en vagues d’importantes promotions de prédateurs nuisibles et propagateurs de maladies en l’occurrence rats et topes. Ces rongeurs qui jonchent chaussées et ruelles de la ville s’en prennent à un environnement pestiféré et nous font rappeler l’œuvre de Camus « La Peste » relatant « un jour d’avril à Oran, en Algérie, le docteur Rieux trouve un rat mort sur son palier. Très vite, le nombre de rats qui remontent à la surface pour mourir se multiplie et les rues de la ville sont bientôt submergées de tas informes de rats morts« . C’est en effet une question qui ne date pas de nos jours, mais qui nous fait rappeler une date très importante dans les anales de la municipalité de la ville de Casablanca qui fait mention d’un arrêté municipal vieux de plus de quatre-vingt-dix ans aujourd’hui, c’est en 1930 qu’il fût légiféré.
Rats, mulots et souris sont aujourd’hui le lot le plus répandu de par le monde, il cause autant de maladies graves telles la leptospirose, le typhus, la peste, la rage, la tuberculose, et autres virus très dangereux pour la santé de l’homme. Et pour y répondre, comme c’est le cas dans d’autres lieux qui respectent l’environnement, le conseil feint livrer la guerre à cette nuisance, en lançant des appels d’offres qui visent l’achat de produits toxiques (pâte fraîche à base de floucomafène 0,005%) exigeant un montant de 505.000 DH, et de produits larvicides (comprimés de pyriproxyfène à 0,5%) qui s’élève aussi à 183.000 DH, déclare la SDL.
C’est une tâche qui n’est pas de tout repos, disent les responsables à la SDL, compte tenu du manque de personnel qualifié et de ressources financières et matérielles fiables pour répondre à cette anomalie, conclut-il. Faisant abstraction au passage du bureau central d’hygiène, qui niche tout à coté, exactement dans l’église sise boulevard Errachidi. Il est pourtant de notoriété publique celui-ci. On ne parle même pas.
Se tablant ainsi sur le budget attribué chaque année par le conseil, dont le montant est de 7 millions DH, la réaction est telle que cette somme ne couvre que les dépenses pour l’achat de pesticides, soutenaient les responsables, sachant que pour certains pesticides concentrés, il faut payer 600 dirhams par litre. C’est en fait une action qui pousse le conseil à s’appuyer sur les arrondissements de la ville et les faire doter, selon leur besoin territorial, de budgets fractionnels qui atteignent en chiffres ronds quelque 20 millions dirhams par an sur une période de 5 ans, à charge pour chaque arrondissement d’éradiquer les rongeurs à sa manière. Une corvée qui n’épargne pas aussi la société délégataire Lydec de supporter une partie du fardeau, puis qu’elle en tire des dividendes sur les factures d’eau et d’électricité délivrées. Mais à coté, il existe aussi des services de désinsectisation et de dératisation privés, organisées en sociétés Sarls ou Anonymes. Ces sociétés sont aussi passibles d’interrogations sur leur appartenance lambda.
Donc en l’absence d’une stratégie, la multiplication continuera à se proliférer, donnant cours à la propagation de maladies si rien ne vient empêcher le fléau. C’est en hypothèse par la limite des déchets alimentaires, l’augmentation du nombre de poubelles, en lieux plus fréquentés, et par la mise au point d’une politique de dératisation alerte qu’on puisse sérieusement y arriver à rendre la ville plus attrayante.