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Appel pour une ouverture élargie des PME

Entretien avec M. Ahmed Benjilany le Directeur Général de la SACEM

Bravant les aléas de conjoncture des marchés miniers et l’inconstance des prix du manganèse sur la place internationale, la Société chérifienne d’études minières(SACEM) se fraie un chemin  de faisabilité qui lui assure son endurance. Il est perceptible que le rôle sociétaire et sociétal de la société lui dévolu une position de PME citoyenne. Un élan qui la propulse dans le rang des entreprises moyennes, réussissant une trajectoire capable d’aller de l’avant, le cas de M.Ahmed Benjilany directeur général de la SACEM qui nous livre, à cœur ouvert et que nous remercions, une réflexion sur la synergie au sein de cette  entreprise nationale.

 

énergie/mines et carrières : La SACEM est aujourd’hui en plein essor professionnel, elle vient même d’être confortée par sa dynamique dans la commercialisation des minerais du manganèse, à quel prix attribue-t-on cette réussite ?

M.Benjilany : Ce n’est pas à un prix que l’on doit cette réussite, mais c’est le fruit de la confiance, de la crédibilité, du sérieux, de la rigueur, du Partenariat avec tous les intervenants, cela peut paraître paradoxal mais c’est également le fruit de la responsabilité sociale et sociétale vis-à-vis des Instances représentatives du personnel et du collectif des associations de la société civile.                                      C’est de cet amalgame de «Valeurs» morales que résulte l’image de marque de la SACEM qui lui facilite la commercialisation de son minerai de manganèse dans les quatre coins du monde.

Quels sont les procédés d’enrichissement utilisés par la SACEM ?

L’usine de traitement de la mine de l’Imini produit du manganèse de diverses qualités. En effet, le minerai «tout-venant» suit un traitement par voie sèche ne nécessitant ni eau ni ajout de produit chimique. Il passe par plusieurs étapes de préparation mécanique et de séchage avant de devenir des produits finis à très forte teneur en manganèse. La spécificité du manganèse de l’Imini c’est qu’il est naturellement de bonne qualité avec peu d’éléments nuisibles.

Les méthodes d’exploitation usitées par la société lui permettent d’aller de l’avant, quels sont donc les critères d’extraction sur le plan sécuritaire et environnemental ?

La morphologie du gisement de manganèse de l’IMINI permet une méthode d’exploitation appropriée.  L’optimisation de l’extraction de ses ressources est atteinte grâce :

• à l’exploitation sélective des couches minéralisées de différentes puissances

• au déploiement des mécanismes en fonction des caractéristiques des chantiers constituant la mine.

• Et enfin au respect des normes réglementaires en matière d’hygiène et de sécurité pour assurer les conditions favorables au travail de fond et à la sensibilisation du personnel aux règles suscitées.

Sachant que production et vente constituent pour la société sa devise et son emblème de présence sur les marchés national et international, quels sont les points forts de votre stratégie de développement ?

Nous sommes présent sur le marché national comme opérateur minier séculaire et à l’international comme détenteur de manganèse naturel de très bonne qualité. Notre stratégie est traduite en «business-plan» quinquennal ralliant objectifs de la société aux exigences du marché mondial de manganèse. Avec nos clients nous n’opérons pas dans un système  «client-serveur» mais nous utilisons des partenariats «win-win» avec nos clients. La production et les ventes sont «les nerfs de la guerre» pour une entreprise minière dont les soubassements vont de la recherche géologique et minière au revamping des outils de production (extraction, traitement,…) en passant par une veille commerciale poussée, s’appuyant sur le suivi minutieux de la tendance des marchés et de  la recherche de niches de commercialisation. Il est enfin important de souligner le rôle du «capital humain» que ce soit au niveau des Ressources Humaines de la société ou au niveau de celles des villages riverains de la mine.

Et comment adoptez-vous diversification des marchés et celle des produits avec vos partenaires ?

En cherchant et développant le maximum d’utilisation avec nos clients. Traditionnellement le manganèse métallurgique est utilisé dans tout ce qui est alliage de fer, d’aluminium entre autres. Actuellement nous avons développé d’autres utilisations pour le manganèse chimique (traitement des eaux, domaine médical,…) qui permettent d’avoir des produits à forte valeur ajoutée. Ces produits sont commercialisés dans des petites niches ou seule la SACEM peut opérer.

La maintenance de l’outil de production, l’amélioration des performances professionnelles dans leur dimension humaine pèsent-ils activement sur la notoriété de l’entreprise dans l’environnement minier d’Imini ?

Oui et très positivement. La modernisation des outils de production assure la performance technique. La motivation et la responsabilisation du personnel permet une performance humaine.  Sans oublier que la communication permanente avec l’environnement humain et géographique de la société jouent également un rôle très important dans la performance globale de l’entreprise.

Depuis 2007 nous réalisons le ZERO JOURNEE DE GREVE au sein de la société et le ZERO MANIFESTATION avec la société civile

Et que dire aujourd’hui de la longévité de l’exploitation ?

Il y’a une quinzaine d’années on parlait d’une courte durée de vie de la mine et même de sa fermeture. Aujourd’hui on espère une bonne quinzaine d’années.

En 2008 la SACEM s’est lancée dans l’exploration du marché chinois, un marché qui n’est pas aussi facile et dont vous en avez fait un partenaire potentiel dans la commercialisation du minerai. Qu’apporte alors, comme plus, la visite royale dans ce grand pays d’Asie à votre activité ?

M. Ahmed Benjilany remettant le fanion marocain au responsable de la société chinoise

Sa Majesté Le roi Mohamed VI a réalisé un exploit et même un miracle en passant des contrats dans des secteurs vitaux de notre économie tels que l’industrie, l’énergie et tourisme, etc…  Il nous revient à nous opérateurs économiques de les utiliser à bon escient.

Pour la SACEM, la réussite dans ce marché n’a pas été facile (crise économique mondiale depuis 2008, éloignement géographique, baisse des cours du manganèse …). La Chine c’est une autre culture (mentalité, traditions,…). Le Chinois est objectif, précis et rigoureux dans son comportement de manière générale. Mais nous les Marocains, nous avons le don de nous habituer à toutes les situations et circonstances ce qu’il faut c’est du Sérieux et la Persévérance.

La visite royale en Chine est un grand tournant dans l’histoire économique marocaine. Ses conséquences ne peuvent qu’être bénéfiques pour l’économie nationale et pour faire figurer le Maroc, à court terme, parmi les pays émergents.  Nous en tant que PME marocaine nous attendons la concrétisation des accords Maroc-Chine par les deux gouvernements. Les responsables doivent prendre en considération les PME-PMI qui représentent plus de 80% de notre tissu économique en leur prodiguant tous les avantages en matière de subventions, allègement fiscaux entre autres pour sortir de marasme actuel.

SM Le Roi a revivifié la «Route de la soie» qui partait de l’Asie vers l’Afrique et où la plate-forme Maroc est désormais devenue un passage obligé.

 

Entretien réalisé par Mohamed Moudarir

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