En l’absence de statistiques récentes en matières de gisements souterrain nous ne pouvons que se fier aux dernières donnes de 2007, où le Maroc produit en cette date 1,3 tonne d’or, 151 000 t de zinc et 13 000 t de cuivre et cobalt. Rappelons à ce stade que les mines, phosphates compris, font travailler 45 000 personnes et pèsent 3% du PIB annuel.
A l’image du marché des matières premières en général, ceux des métaux ferreux et non ferreux et des autres ressources minières comme le phosphate connaissent des fluctuations et
parfois des flambées de prix sur le marché mondial. Pour illustration, le prix du plomb a triplé depuis 2007 et l’étain s’est renchéri de 70 % durant la même période.Et cette tendance haussière se confirme aujourd’hui. C’est une aubaine pour les pays producteurs, mais aussi un motif d’encouragement pour la prospection. Excepté le phosphate, le Maroc est encore un petit producteur.
Le pays compte à peine 18 mines en exploitation et 26 sites reconnus comme prometteurs, et où l’Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym), seul ou en partenariat avec des sociétés privées, mène différentes phases de recherche et de mise au jour des gisements. Parmi les régions les plus prometteuses figurent l’Anti-Atlas pour les métaux précieux (or, argent, cuivre); la région de Marrakech avec Jebilet Guemassa, et le Maroc central pour les métaux de base (cuivre, plomb, zinc…); et, enfin, les régions du Gharb et de Nador pour les roches et les minerais industriels (barytine, bentonite, sables siliceux). Depuis peu, les provinces du sud connaissent des activités de recherche minière pour ce qui est des métaux précieux. Cinq gisements sont en cours d’exploration et de sérieux indices semblent confirmer que l’Onhym a eu raison d’intégrer ce territoire dans l’exploration minière, sachant qu’aucune recherche ni sondage n’y avaient été effectués auparavant.
En fait, le poids du secteur des mines au Maroc est loin d’être négligeable. Le chiffre d’affaires du secteur s’élevait, en effet, à plus de 22 milliards de DH, dont 15 milliards pour le phosphate, alors qu’il n’était que de 15 milliards en 2004. Cela s’explique par la progression fulgurante des cours et de la conjoncture. Près de 80% de ce chiffre d’affaires sont réalisés à l’exportation.
Mais, pour donner une idée plus précise du poids du secteur minier dans le pays, on peut aussi citer les 20% qu’il pèse dans le commerce extérieur, les 6% qu’il représente dans le PNB (et 3% dans le PIB) ou encore les 45 000 salariés qu’il emploie. Ceci sans compter les emplois indirects et les effets induits dans le transport (le secteur occupe 70% du transport ferroviaire, 75% du trafic portuaire et consomme 20% de l’énergie du pays).
Comme pour l’exploration pétrolière, c’est l’Onhym qui est chargé de la reconnaissance et des premières recherches de zones prometteuses pour ensuite les promouvoir auprès des sociétés privées nationales et internationales appelées à prendre la relève dans les différentes phases de l’exploration.
Mais, dans le cas des mines, ce rôle apparaît clairement dans la mesure où, à part la mine de plomb de Touissit (découverte en 1907 par une entreprise française privée qui a pris le nom de Compagnie minière de Touissit et qui est aujourd’hui fermée), aucun gisement n’a été mis au jour par des sociétés privées.Or, aujourd’hui, le Maroc produit chaque année plus de 151 000 tonnes de zinc, quelque 13 000 tonnes de cuivre et de cobalt, par exemple. Pour les métaux précieux, les quantités sont plus modestes, avec 186 tonnes d’argent et à peine 1,3 tonne d’or.
Opportunité
L’Onhym, avec le recentrage de son rôle, constitue l’éclaireur en matière de réduction de risque pour les investisseurs privés qu’il a la mission de convaincre à l’aide d’informations vérifiables sur les opportunités que peut offrir une région donnée. Il faut savoir qu’en matière de prospection minière, entre la prospection et la production, il peut se passer entre 7 et 15 ans.Cela commence par une reconnaissance régionale, passe par la découverte d’éventuels points pouvant abriter un gisement et le contrôle minutieux de ces indices pour aboutir à une évaluation précise des quantités que recèle le gisement avant son entrée en exploitation.
Bien évidemment, les entreprises privées peuvent choisir, à partir des éléments fournis par l’Onhym, le moment qu’ils jugent propice. Mais plus ils tarderont, plus le ticket d’entrée sera élevé. En effet, durant les premières phases, un accord est négocié et l’Onhym entre dans le capital de la société mixte créée. Deux conditions sont cependant fixées : sa part ne dépasse pas 30% et le coût des phases préliminaires qu’il a conduites est comptabilisé dans l’investissement.
Si l’investisseur n’est intéressé par un gisement qu’après qu’il ait été mis au jour, il faudra qu’il participe à un appel d’offres international. S’il est retenu, il verse un montant de cession, totale ou partielle selon les négociations, en sus de la redevance fixée en fonction des volumes estimés. Bien évidemment, l’Etat suit de près l’activité des opérateurs et ses experts tiennent deux réunions par an avec eux pour vérifier qu’ils se conforment bien au cahier des charges.