Mines Géologie

Mine de Akka : de l’or convertie en cuivre

Contrairement aux hydrocarbures, l’Etat ne prétend pas à une participation de 25% dans les sociétés d’exploitation minière.
Dans la prospection minière, même si le sous sol reste la propriété de l’Etat, l’exploration comme l’exploitation (en dehors des phosphates, bien entendu, monopole de l’Etat) sont libres et ouvertes à toute personne morale ou physique, quelle que soit sa nationalité.
Il suffit de demander un permis de recherche qui répond à certaines spécificités comme la durée et l’obligation d’effectuer des travaux. Une fois la faisabilité économique établie, le prospecteur a droit à un permis d’exploitation sous réserves de payer des droits modiques qui vont de 2 000 DH à 7 000 DH. Le permis de recherche est valable pour une période initiale de 3 ans, renouvelable pour 4 ans sur une surface de 16 km2. Le permis d’exploitation a, quant à lui, une durée initiale de 4 ans avec la possibilité d’une prorogation exceptionnelle de 12 ans. Cette extension est accordée si des gisements exploitables sont découverts. Et c’est ce contexte qui fait intervenir plus d’un sur un questionnement relatant la mine d’Akka. Elle est au sud- Est du Royaume , à quelques kilomètres des frontières algériennes, cette mine ne fournit pas assez d’or, ni en poudre ni en roche , pour maintenir son exploitation à des niveaux rentables. Et malgré cette position Managem, la société marocaine leader dans l’exploration minière, a pris une décision stratégique. La mine va être reconvertie.
Mais qu’en est-il depuis que le groupe Managem a souffert dans son projet de développement à Akka Gold Mining?
Au moment du lancement du projet, l’équipe de Managem, appuyée par celle de la maison mère (ONA à l’époque, SNI actuellement), tablait sur une production de 3,5 tonnes de métal jaune par an. L’exploitation a commencé en 2001 suite à un investissement global estimé à 900 millions DH. Akka Gold Mining devait ainsi maintenir un cap de production assez élevé pour assurer un chiffre d’affaires à la hauteur du risque pris.
Or, à partir de 2005, les failles dans les prévisions d’exploitation ont commencé à apparaître. Le mythe naissant de Akka Gold Mining se fissurait. L’impact de la découverte n’a pas été sans conséquence. Le Président directeur général de Managem de l’époque a sauté, remplacé illico presto par un autre de gabarit ancienne ONA.
Le nouveau venu corrige les prévisions de la minière, mais ne peut que respecter les engagements sur contrat pris par son prédécesseur. Des contrats qui obligent Managem à maintenir la mine jusqu’à nos jours. On ne peut écarter dans ce contexte l’investissement que la société compte faire au delà des frontières et ce dans les mines du Gabon, contournant ainsi l’idée selon laquelle sa dernière livraison, depuis le site d’Akka pour l’équivalent de 500 kg d’or, allait prendre fin en 2012.
Pour maintenir, tant bien que mal, l’équilibre financier de la mine, Managem l’a progressivement reconverti au traitement du cuivre. D’ailleurs, la mine tourne actuellement grâce au cuivre. Le seul hic, c’est que ce métal n’est pas extrait sur place. Pour l’instant, c’est le statuquo.
A ce titre il convient de rappeler que du point de vue fiscal, les équipements servant à l’exploration sont exonérés de droits de douane et l’Etat réduit de 50% les impôts des entreprises opérant dans le domaine mais seulement si elles exportent leurs produits miniers directement ou indirectement.

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