Initié par l’IRESEN, le projet Aquasolar qui consiste à concevoir une station de dessalement d’eau, exclusivement alimentée par l’énergie solaire est désormais fonctionnel. Cette solution par sa combinaison de deux technologies serait une première mondiale. La station pilote a été installée au Green Energy Park de Ben Guérir près de Marrakech.
Une première. Fruit de la coopération entre chercheurs et industriels, le projet Aquasolar lancé en 2013 a permis la conception et le développement d’une station pilote de dessalement d’eau. Cette station est mobile, modulaire et fonctionne à l’énergie solaire thermique et photovoltaïque.
Un bon timing dans la foulée de la future COP22 à Marrakech où seront, en marge de la conférence, mises à l’honneur les réalisations du Maroc en matière d’énergies renouvelables.
«Aujourd’hui, nous disposons au Green Energy Park d’une station de dessalement d’eau d’une capacité de cinq m3 d’eau potable par heure en exploitant la chaleur et la lumière émises par le soleil» indique Badr Ikken, directeur général de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN). Le coût de ce projet s’est chiffré à 4,45 millions de dirhams soit environ 420.000 euros (1000 dirhams = 93 euros) entièrement financés par l’IRESEN. «Le budget de financement de ce projet a été respecté et n’a pas été dépassé», indique M Ikken.
Ce projet est le résultat d’une collaboration entre le Centre national de l’énergie, des sciences et techniques nucléaires (CNESTEN), des universités Moulay Ismail et Hassan II, de l’entreprise marocaine LSAIndustre et de la plate-forme solaire d’Alméria (PSA) en Espagne.
«Techniquement, le champ solaire de la station est composé de 57 panneaux solaires photovoltaïques plans de 10 kWe et 18 panneaux solaires thermiques plans de 14 kWth pour alimenter des processus d’osmose inverse, de distillation membranaire», précise B. Ikken. La combinaison de deux technologies de dessalement et de deux technologies du solaire est l’innovation principale. Elle permet d’augmenter le volume d’eau traitée en minimisant la quantité de saumure.
Le processus d’osmose inverse utilisé est alimenté par des cellules photovoltaïques alors que celui du processus de distillation membranaire est alimenté par des panneaux solaires thermiques. «Cette combinaison «Osmose inverse et distillation membranaire», utilisant la même source d’énergie (solaire) est une première au niveau mondial», selon Najib Cherai, coordinateur du consortium industriel du projet Aquasolar. «Cette installation de par ses caractéristiques peut intéresser toute région isolée qui manque d’eau potable. Et le prix du mètre cube d’eau potable comprenant la petite installation mobile et modulaire est estimé à 8 dirhams (environ 75 centimes d’euro) sur 10 ans» selon M. Ikken.
Et maintenant ?
«L’IRESEN a fait son travail qui est de mettre à la disposition du marché une solution innovante au niveau des énergies renouvelables. Il appartient au marché de définir les débouchés possibles pour des structures ou sites se trouvant dans des régions isolées, souffrant d’une carence en eau potable, des complexes touristiques, voire des écoles», conclut -il.