Economie
Précarité des anciens abattoirs casablancais
Un lieu de décharge des déchets en plein centre-ville
La ville de Casablanca semble difficile à gouverner aujourd’hui, c’est une ville qui par son énormité dépasse une gouvernance ajustée sur des villes de petites tailles. Pour la gouverner il faudrait désormais penser à une autre forme de gouvernance plus adaptée. Finie cette ville aux million ou deux ; c’est d’une mastodonte qu’il s’agisse. Et se bornant au petit dosage, on se voue aux sociétés dont les affinités ne peuvent surprendre un changement de la ville, à l’instar des grandes métropoles assignées à produire l’image de villes modernes au vrai sens du mot.
Et c’est «Casa Prestation» qui entre en jeu et réitère cette tache. Une société qui a aujourd’hui la charge de remodeler le paysage urbain casablancais. Une institution qui se voulait novatrice dans moult secteurs, entre autres les nouveaux abattoirs de la ville. Des abattoirs qui ont enregistré le passage de sociétés étrangères : espagnole et aussi turque qui en fut la dernière à être sommée pour quitter les lieux, cédant la charge au Conseil de la ville. Un désistement qui allait faire écouler beaucoup d’encre en son temps.
En pratique cette société se déploie individuellement dans l’aménagement. Elle est appelée désormais à en faire de l’hygiène son cheval de bataille et réhabiliter la ville de Casablanca qui se cale notamment aux débris des anciens abattoirs. En fait, c’est ce volet que nous voulons soulever en problématique, surpassant le cadre commercial et le développement du chiffre d’affaires pour s’investir dans l’écologie que la société prestataire lorgne d’un œil petit comptable. Une urgence empressant la donne environnementale et impliquant la société prestataire même. Une logique imposant les normes d’hygiène, le renouvellement du système de froid, suppression de l’ammoniac, mise en action d’une station d’épuration, du four d’incinération des déchets etc…
Rappelons que le budget des abattoirs de Casablanca dans le passé a atteint 31,5 millions de DH et la taxe d’abattage représentait 80% du volume des recettes. Il a aussi généré des transactions totalisant un chiffre d’affaires s’élevant de plus de 2 milliards de DH par an. En sus des annexes qui employaient plus de 300 salariés et une soixantaine de manœuvres dans le cadre de l’ONPE.
Ceci dit que la nouvelle société prestataire a obligation aujourd’hui d’apporter du neuf aux anciens abattoirs devenus obsolètes. Datant du temps du protectorat, elles nuisent par leur odorat aux habitant d’à proximité. Et leur four, hérité de très longtemps, annonce la précarité des investissements alloués à ce secteur et à son rajeunissement. C’est au détriment des voisinages comme Hay Mohammadi, Belvédère, la Villette que se déversent de nauséabondes odeurs de cadavres d’animaux incinérés de manière artisanale.
Pour rappel, la fermeture définitive des anciens abattoirs de Casablanca fut en 2003, elle allait se refaire quelques années plus tard, 2009 exactement, pour se transformer en lieu de divertissement culturel, proposant des concerts, des pièces théâtrales, des ateliers de danse, des ateliers, le tout pour sensibiliser les enfants des quartiers avoisinants. Une aubaine que Casa mémoire s’en fait de ce lieu un endroit de prédilection qui allait subrepticement se heurter aux directives des autorités lui imposant, au préalable, l’obtention d’autorisation, y compris les visites touristiques, justifiés par note du Wali de la ville mentionnée à l’entrée du site.