Dr Laila Chiadmi : Chercheuse et Présidente de L’Association des Chercheurs Étrangers Espagne
A l’horizon 2020, les ressources en eau seront gérées efficacement et effectivement, d’une manière durable, de sorte que chaque personne a un accès réel à l’eau pour ses besoins élémentaires et dispose d’installations sanitaires salubres, la sécurité alimentaire et la santé sont assurées, la biodiversité des écosystèmes terrestres et aquatiques est protégé
Le secteur de l’eau
Le secteur de l’eau est confronté à des défis majeurs :
-implication et motivation des ressources humaines dans le processus de gestion de la ressources
-niveau de formation des agents de l’eau
-autonomie financière des ambitions régaliennes de gestion de la ressource.
L’objectif général de la politique nationale de l’eau est de contribuer à la lutte contre la pauvreté et au développement humain durable en apportant des solutions appropriées aux problèmes liés à l’eau, afin que celle-ci ne soit pas un facteur limitant du développement socio-économique et soit un élément déterminant de la bonne santé de son environnement.
2020 c est demain, et le débat sur la gestion des ressources est encore ouvert et le sera encore dans les années à venir. Nous devons répondre avec honnêteté intellectuelle, sociale, culturelle et financière à une question essentielle: les ressources sont elles un bien commercial ou un droit? A partir de là, nous aurons à répondre à la question des moyens et au mode de gestion : régie ou/et délégation de services
Contraintes et Opportunités dans le domaine de l’eau
Les causes sont attribuées à l’insuffisante attention que certains projets ont donnée à la demande et à la sensibilisation des populations ciblées lors de l’installation des puits d’eau. Les femmes notamment n’ont pas été suffisamment sensibilisées alors qu’elles doivent jouer un rôle important dans l’exhaure et l’utilisation de l’eau.
Les problèmes logistiques et d’approvisionnement en pièces détachées, posent des difficultés d’entretien des équipements mécaniques, limitent les choix, et entraînent des retards à la mise en œuvre par l’exécution des projets. Des difficultés d’ordre technique (baisse de niveaux piézométriques, eaux corrosives, ensablement, risques de salinisation, présence de fer) compliquent la construction de forages et des puits et en accroissent les coûts
Orientations stratégiques
La démarche de gestion intégrée, si elle peut se décréter, nécessite une évolution des pratiques, tant des usagers que des autorités chargées de sa mise en œuvre, qui demande nécessairement du temps. Elle ne peut donc être que progressive. La mise en place du processus s’effectuera sur quatre niveaux interdépendants:
• un niveau local qui, à l’échelle du village ou de la collectivité territoriale, permet l’expression des besoins en eau par les usagers eux-mêmes (avec une dimension « gestion des terroirs »). Cette intervention prépondérante des populations est novatrice. Elle doit permettre d’assurer la pérennité des actions proposées par une implication des principaux intéressés dans leur formulation et leur mise en place;
• un niveau unité naturelle de gestion des ressources en eau qui, à l’échelle des bassins versants et/ou des systèmes aquifères, permet d’assurer l’intégration entre les besoins en eau de tous les utilisateurs, les ressources disponibles et les solutions techniques les plus appropriées en tenant compte de la protection de la ressource (tant en quantité qu’en qualité);
• un niveau national qui, à l’échelle du pays et dans l’optique d’un aménagement équilibré du territoire, permet : (i) de rendre compte de l’équilibre général entre les ressources disponibles et les besoins identifiés, (ii) d’agréger les différents programmes de mise en valeur des ressources en eau retenus au niveau des études régionales ou sous-sectorielles, (iii) de définir et de choisir les priorités nationales en matière de satisfaction de la demande en eau et de la mobilisation des ressources en eau, (iv) de préconiser des objectifs de qualité de l’eau et de protection de l’environnement et enfin, (v) de définir l’articulation des divers programmes sectoriels avec les fonctions d’appui qui s’imposent;
• un niveau international qui, à l’échelle des bassins transfrontaliers ou des systèmes aquifères qui s’étendent eux aussi au-delà des frontières du pays, permet une gestion concertée des eaux partagées avec l’ensemble des pays riverains.
Une meilleure cohérence et synergie entre les intervenants est à rechercher par le biais d’actions d’accompagnement. Citons notamment :
• l’appui au cadre de concertation périodique entre les différents acteurs ;
• la recherche-développement avec prise en compte des compétences locales et des acquis au niveau de la sous-région. L’accent sera mis ici sur un choix de technologies propres et peu coûteuses (en investissement et en maintenance) permettant des économies sur la ressource et une amélioration du rendement de l’eau (recyclage) ;
• la vulgarisation et le transfert de technologies appropriées aux usagers ;
• l’information et la sensibilisation du public ;
• la formation et le renforcement des capacités à tous les niveaux : (i) collectivités appelées à devenir les maîtres d’ouvrage; (ii) bureaux d’études et ONG appelés à devenir les maîtres d’œuvre (iii) structures étatiques appelées à gérer et protéger la ressource à l’échelon national et déconcentré ;
• le financement du monde rural par des opérations de crédit avec l’appui d’ONG spécialisées dans les systèmes financiers décentralisés.