Il semble que l’impunité encourage le braconnage. Car c’est pour la nième fois que la question des trafiquants de sable revient et occupe les unes de la presse nationale. Mais en vain. C’est encore au sud-est de la côte atlantique, dans la plage d’Imsouane à Agadir, qualifiée parmi les plus belles plages du Royaume, que la main du braconnier fait empreinte. Rappelons que cette belle plage, élue en 2017 comme l’une des plus belles dans le monde, risque de perdre cette allure pour disparaître à jamais. Cet acte de vandalisme contribue ouvertement au désastre d’une écologique dans un endroit envié par nationaux et étrangers. Ce n’est pas seulement à Agadir qu’un nombre de nos plages est à la merci des pilleurs, c’est aussi dans d’autres lieux vouant certains endroits à leur disparition immédiate si on intervient pas sérieusement. Il faut dire qu’on ne peut y parvenir sans l’éradication de la corruption qui continue à faire déjouer toute politique de développement dans notre pays.
De telles pratiques finiront par mettre à nu nos plages en leur faisant perdre des quantités, calculées en tonnes de sable chaque année. Ce pillage continue d’augmenter à un taux de 6% par an. Le volume d’extraction de sable de plages atteindra plus de 60 millions de tonnes d’ici 2020, contre 16 millions de tonnes en 2009, selon une enquête réalisée par le quotidien Al Massae. Lequel affirme que les réformes dans ce domaine sont encore très limitées et que les carrières souterraines estimées à des centaines. Les chiffres officiels indiquent que 345 carrières de sables sont officiellement certifiées et que plus de 300 carrières sont exploitées illégalement. C’est un secteur qui reste mal organisé, profitant, pour ainsi dire, aux personnalités publiques qui jouissent de notoriétés administratives pour se faire attribuer des droits ioniens. Sachant qu’un licencié légal sur trois est une personne physique. .
Depuis quelque temps, des experts internationaux ont tiré la sonnette d’alarme. Selon eux, les plages les plus proches des grands centres urbains seront les plus touchées. L’équilibre écologique et la biodiversité de ces régions sont aussi gravement menacés. Dans certaines régions, la situation est irréversible, les plages de sable seront complètement disparues pour laisser place à des défenses rocheuses. Un manque à gagner pour le secteur touristique qui ne manquera pas de souffrir également. Cependant, et depuis 2010, le ministère de l’Équipement semble déterminé à mettre un terme à cette situation en s’appuyant sur des images satellites, n’en parvient pas à déjouer le braconnage il ne peut s’y attendre. Il avait en plus défini des zones à risque et classifié les plages en fonction de leur degré de dégradation, pour mieux tenter d’enrayer ce phénomène, mais en vain.
D’autre part, et loin d’Adagir, la ville de Larache n’a pas échappé au fléau des braqueurs, elle se situe aujourd’hui au sommet des zones les plus touchées, suivie par Tanger-Asilah, qui en subissent les mêmes affres de ravage sur leur plages. Leur beauté naturelle a été dévastée par des années d’exploitation de sable, au cours desquelles de vastes étendues de front de mer ont été dépouillées de presque chaque mètre de sable, ce qui risque de nuire à l’environnement et au tourisme, principal moteur de l’économie de la ville. Sans toutefois oublier les villes de Kénitra, Safi, Settat et El Jadida. Tout cela est le fait de mesures incompatibles avec celles décidées par le ministère de tutelle qui a, il y a 10 ans de cela, encourager l’exploitation du sable de dragage, identifiant 4 sites méditerranéens et 11 sites dans les côtes atlantique dont les résultats se sont avérés désastreux. Le cas de la ville de Mehdia est un exemple éloquent.
Désormais les écologistes sont inquiets et expriment peu de confiance dans la volonté du gouvernement à prendre en compte la santé à long terme de l’environnement. Ils préconisent que l’appétit de l’État pour la croissance économique et le profit, via des pratiques aux comportements louches, a inversé la tendance.