En effet, initié par un appel à manifestation d’intérêt, la première étape du plan «Gas to power» du Maroc a été bouclée. Ce programme porte sur la réalisation d’infrastructures gazières et électriques d’un montant estimé à 4,6 milliards de dollars. Une centaine d’entreprises se sont portées candidates.
Elles devront désormais être pré-qualifiées avant de concourir à un appel d’offres. Une tâche qui reviendra au gouvernement issu des urnes du 7 octobre 2016.
Ce plan consiste notamment en la construction d’un terminal maritime GNL à Jorf Lasfar à 130 km au sud de Casablanca et un gazoduc de transport reliant le terminal GNL et le Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui passe par Tanger ainsi que quatre centrales à gaz .
Le mix électrique du Maroc repose aujourd’hui pour 70% sur le charbon , notamment la centrale géante Taqa morocco de Jorf Lasfar, à laquelle s’ajoutera celle de Safi Engie/Nareva. Outre le développement des énergies renouvelables solaires et éoliennes, avec un objectif de 52% de la capacité totale du pays en 2030, le Royaume veut diversifier son bouquet énergétique avec le gaz, cet mettre fin au contrat de livraison conclu pour 10 ans en 2011 avec l’Algérie, qui arrivera à terme en 2021. Référence au Gazoduc Maghreb Europe.
Pour sa part, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) dispose déjà d’environ 2 GW de capacité électrique en gaz notamment via des centrales à Tanger Tahaddart, ou Kenitra. Mais concernant les futurs projets gaziers, une centaine d’entreprises ont répondu à l’Appel à manifestation d’intérêt lancé en décembre 2015 et clôturé en mars 2016. Plusieurs pays dont l’Espagne, la Corée du Sud, la Chine ,l’Italie, le Japon, la France, le Turquie, les Pays Bas, le Royaume Uni, les Émirats arabes-unis, les États Unis, la Belgique, l’Allemagne, la Grèce, la Russie, l’Égypte, le Pakistan, le Brésil, l’Arabie Saoudite et évidemment des sociétés marocaines .
Pour rappel, des groupes comme Shell, Engie, le qatari Taqa ou Gazprom, et selon nos informations Edf, ont déjà manifesté leur intérêt pour cette création d’une filière du gaz au Maroc.
Ce plan nécessitant, selon les premières estimations, un montant global de 4,6 milliards de dollars sera réalisé par l’ONEE dans le cadre d’un contrat Power purchase agreement (PPA).
Concernant l’approvisionnement proprement dit en GNL, les autorités marocaines ont déjà effectué des visites dans les principaux pays producteurs comme le Qatar, la Russie où les États-Unis. Ce n’est en effet que le début d’un long processus, à charge pour la future équipe gouvernementale de reprendre ce vaste chantier.