Un passage de pointe pour les porteurs de projets
La région Doukkala-Abda vit aujourd’hui au rythme des grandes mutations en lançant des chantiers de modernisation créant ainsi une véritable dynamique de croissance économique. Forte par sa position géographique et ses atouts économiques, cette région a enregistré durant l’année 2010 une montée en puissance de projets d’investissement.
C’est une région qui s’inscrit dans plusieurs stratégies et programmes gouvernementaux notamment: «Plan Azur», «Plan Biladi», «Plan Emergence», «Programme des autoroutes»,«Plan Maroc Vert», «Maroc Numérique 2013», «Vision énergétique 2020», «Plan Halieutis», «Artisanat 2015», «Rawaj», «Moussanada», etc. Elle est désormais un incontestable pôle d’attraction qui a pour ambition de devenir compétitif, de dimensions
nationale et internationale.
Selon le dernier bilan du Centre régional d’investissement de la région Doukkala-Abda, 85 projets sont depuis 2010 à l’étude par la commission régionale d’investissement pour un montant d’investissement de 55 461,73 MDH. Par la mise en place de ces projets, on table aujourd’hui sur la création de 3999 postes d’emploi, et la transformation de cette région en une plate-forme industrielle importante répondant
au besoin de l’économie marocaine et une destination touristique de premier choix.
Comme secteur d’activité important, l’industrie accapare 34% des projets d’investissement et draine la moitié des capitaux investis. Le nombre d’entreprises dans l’agroalimentaire occupe une position avancée de près de onze sur les treize existants. Il est aussi suivi du secteur des services divers avec 26% des projets ayant reçu l’avis favorable. Les secteurs du BTP et du tourisme occupent eux la troisième place avec 15% chacun.
Quant aux réalisations du guichet d’aide à la création d’entreprises, on enregistre la mise en action de 1217 entreprises dans la région en 2010. Du côté juridique, les SARL accaparent 52% des entités créées et individuelles en constituent 47%. Les entreprises nouvellement créées vont drainer près de 10 704,903 millions DH et permettront la création de 5857 postes d’emploi dans la région Doukkala-Abda.
Par ailleurs, les deux représentations de l’OMPIC au sein du Centre régional d’investissement à Safi et à El Jadida ont accordé 1012 certificats négatifs, contre 1010 en 2009. L’intention de création des sociétés à responsabilité limitée (Sarl) constitue 67% contre 22% pour les personnes physiques. Les autres entités juridiques constituent 11%. Par secteur d’activité, les certificats négatifs accordés dans le secteur du bâtiment et travaux publics constituent 38%, ceux des services 26% et ceux du commerce 24%. Signalant que le CRI n’est pas un passage obligatoire pour les créateurs d’entreprises et pour les porteurs de projets d’investissement, de ce fait les résultats présentés ne reflètent pas la dynamique réelle que connaît la région.
Durant l’année 2010, plusieurs groupes de renommée nationale et internationale ont décidé de s’implanter dans la région Doukkala-Abda. L’entreprise sud-coréenne Daewoo Engineering Construction CO s’est engagée à investir 13 milliards de DH pour le compte de la JLEC. Ce groupe est chargé de l’adjonction de deux nouvelles unités de production électrique d’une puissance de 700 MW au niveau de la centrale thermique JLEC à Jorf Lasfar. Ce projet va générer 4.000 emplois directs à moyen terme. En outre, la société turque Tekfen entreprend la réalisation de deux usines de fertilisants à Jorf Lasfar pour le compte de l’OCP, sur la base d’un contrat de 170 millions de dollars. Il prévoit la création de 2.000 emplois.
Il y a lieu de rappeler que la première tranche du parc industriel de Jorf Lasfar lancé par Sa Majesté le Roi est déjà livrée, et elle s’étend sur une superficie de 260 Ha. Ce Parc est le premier du genre au Maroc avec 500 ha destinés aux industries de 1ère catégorie (les industries lourdes comme la métallurgie, la chimie-parachimie et la logistique industrielle). Il abritera également des services supports à l’industrie de (maintenance, bureaux d’études, centres d’affaire, etc.).
D’autres projets d’ampleur ont été également lancés par le Souverain dans la région, à savoir le développement d’un pôle urbain avec une zone de services soit 40.000m² de plancher au niveau de la ville d’El Jadida initié par la CGI sur l’ancien site de l’aérodrome. Les projets de qualification et de recyclage des espaces et des tissus urbains au niveau de Safi, El Jadida, Sidi Bennour et Youssoufia sont à l’ordre du jour. La valorisation de la cité portugaise d’El Jadida et la réhabilitation de l’ancienne médina d’Azemmour par Al Omrane sont en cours d’exécution. L’amélioration de l’offre touristique et de services attractifs au centre urbain, à la fois dans la ville de Safi et celle d’El Jadida par la reconversion de leur deux ports respectifs en ports de plaisance. Auxquels on fait intégrer la mise à niveau des infrastructures de la commune de Oualidia, dont les travaux ont été lancés au cours de l’année 2010.
Les projets liés à la transformation du gypse seront consolidés par l’implantation d’une unité de traitement à Sidi Tiji, dans la province de Safi, pour un montant d’investissement de 50 millions de dirhams, générant 50 postes d’emploi. En matière d’habitat, la société Pro Habita a lancé l’opération Souissi pour la construction de logements sociaux à Bir Jdid à (250.000 DH). Pour sa part Al Omrane a investi un montant de 180 millions DH pour l’aménagement du lotissement «Hay El Mohammadi» sur l’ancien aérodrome de la ville de Safi.
Sur le plan touristique, le Groupe Accor entreprend la réalisation de la première tranche d’une série de 20 hôtels à travers le territoire à l’entrée de la ville d’El Jadida, pour un montant d’investissement de 40 millions de dirhams. Le tourisme dans la ville de Safi connaîtra aussi un nouvel élan grâce à la réhabilitation de l’ancienne médina, par la construction d’un hôtel 5 étoiles à Sidi Bouzid et la délocalisation de l’activité minérale du port vers un nouveau au sud de la ville.
L’ancien port sera transformé en port de plaisance et de tourisme de croisière.
De son côté, le plan énergétique englobe le projet de la centrale thermique de production de l’énergie électrique à base de charbon blanc, d’une capacité de 1320 MW qui viendra renforcer l’offre énergétique au niveau de la région. Cette mégastructure sera située à Jorf Lihoudi, à 2 km au sud de la ville de Safi et non loin des installations de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP). Elle sera desservie par le nouveau port minéralier, qui répondra à ses besoins en termes d’importation de charbon, mais qui sera aussi une nouvelle plate-forme à l’export pour l’OCP.
Il convient de rappeler que le déploiement du Plan Maroc Vert dans la région Doukkala-Abda s’est décliné par la mise en oeuvre du Plan agricole régional (PAR) qui vise à développer 96 projets susceptibles de générer une enveloppe d’investissements évaluée à 10,5 milliards de dirhams pour la période 2009-2020. D’ailleurs, le potentiel agricole de Doukkala-Abda, concerne une superficie évaluée à 1.234.400 ha et scindé en quatre unités territoriales agricoles (UTA) distinctes, qui sont réparties elles-mêmes en filières prioritaires.
Un autre grand projet d’envergure figure au niveau d’El Jadida, il s’agit du futur parc d’expositions lancé lors de la 3ème édition du Salon du cheval par Sa Majesté le Roi, qui va impulser fortement les activités liées à la filière équine dans la région. Cet important parc multifonctions sera réalisé pour un investissement global de 390 millions de dirhams, et abritera entre autres le Salon du cheval d’El Jadida.
Ce projet sera mis en oeuvre en 24 mois sur une surface de plus de 46 Ha, dont 20.000 m² dédiés aux expositions.
Sur le plan formation, l’université Chouaib Doukkali entreprend de construire une école d’ingénieurs sur Al Ader à El Haouzia. En matière d’infrastructure, il est judicieux de rappeler que les études pour la réalisation de la nouvelle autoroute reliant El Jadida à Safi ont été lancées. Les travaux commenceront en fin 2011 et s’achèveront à l’horizon 2015.
Sur un autre registre, le programme national Moukawalati a permis la concrétisation de 26 projets durant l’année 2010, ce qui porte le cumul des projets démarrés depuis la mise en place du programme en 2006 à 119.
Dans le cadre du réseau pour la modernisation des entreprises, le CRI, l’Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME), et l’agence allemande de coopération technique (GTZ) ont mis en place un programme d’accompagnement dédié aux femmes chefs d’entreprises baptisé «Entre elles en régions», avec pour objectif le renforcement des capacités managériales des femmes entrepreneurs.
Le CRI a sélectionné deux groupes de huit femmes chacun qui bénéficient de ce programme, un à Safi et l’autre à El Jadida.
Après une phase de diagnostic des besoins, les bénéficiaires ont suivi depuis le mois d’octobre 2009 à juillet 2010 un cycle de formation groupé et structuré en 5 modules et des séances de coaching individuel d’ordre managérial et commercial.
Par ailleurs et sous l’impulsion des pouvoirs publics, une commission composée de plusieurs partenaires à Safi dont le CRI, encadre 39 jeunes diplômés sans emploi, porteurs de 8 projets pilotes. Ils ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé. Les objectifs assignés à cette commission sont d’encadrer ces projets dans le cadre des activités génératrices de revenu de l’INDH, de résoudre les difficultés administratives y afférentes, et de faciliter l’accès aux locaux professionnels.
D’autres jeunes se sont inspirés de cette expérience et requièrent d’intégrer ce programme. Un audit de suivi du système de management du CRI au niveau de ses différentes structures (implantées à Safi, El Jadida, Sidi Bennour et Youssoufia) a été réalisé par le bureau Veritas et concerne la reconduction de la certification du système de management de la qualité CRI selon la norme ISO 9001 version 2008.
Synthèse Energies et Mines