Cependant, le Maroc pour qui le marché britannique a pris de l’importance ces dernières années, les statistiques du commerce extérieur en font le 7e client et le 15e fournisseur. Le Royaume-Uni en effet n’est pas un partenaire commercial et économique de la taille de la France, de l’Espagne ou encore de l’Italie, mais cela n’exclut pas de risque indirect qu’il va falloir prendre en considération. Dans un cas plus large les Africains vont-ils y perdre ou y gagner ?
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD) a levé un début de voile sur cette question en publiant, le 9 avril, une étude sur les conséquences du Brexit sur les pays en développement. La réponse est loin d’être uniforme. Pays le plus développé, à l’industrie diversifiée, l’Afrique du Sud devrait gagner au change (+39 % d’exportations vers le Royaume-Uni par rapport à 2018 en cas de « no deal », soit + 3 milliards de dollars ou 2,67 milliards d’euros). A l’inverse, le Ghana (–39 % pour 91 millions de dollars) et le Cameroun (–28 % pour 17 millions de dollars) sont parmi les plus négativement touchés. Une dizaine de pays africains préparent des accords. Des chiffres qui reflètent à la fois le poids du Royaume-Uni dans leurs échanges mais aussi le type de produits exportés. « Le Brexit ne s’annonce pas comme une catastrophe de manière générale [pour les pays africains], mais des secteurs spécifiques devraient souffrir plus que d’autres, notamment certaines matières premières ou encore le textile », explique Alessandro Nicita, coauteur de l’étude de l’UNCTAD.
La rédaction