Eau Assainissement
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La disparité en eau potable risque d’aggraver la donne…

... et avec elle l'équilibre socioéconomique du pays

La pénurie d’eau douce risque de bouleverser l’écosystème de nombreux pays, et le Maroc n’est pas en reste. La demande croissante en eau potable fait face à une menace qui ne tardera pas à devenir endémique. Elle est aussi la cause de migrations et de déstabilisation des populations. Les pays en développement sont constamment menacés par les effets de cette évolution déséquilibrée de l’atmosphère. Et cette attitude influe négativement sur l’eau souterraine, cette alternative qui pourrait faire impact sur les besoins en eau potable. Ces nappes, stockées dans des profondeurs, alimentent humains et animaux en eau potable, et dans certaines mesures, un ordre de consommation pour l’agriculture de(18%) et pour l’industrie (4%). Surexploitées, ces nappes, comme celle de la région de Fès-Meknès, l’exemple de Moulay Yacoub, Sidi Hrazem et autres, montre un déficit d’eau depuis plusieurs années.
Le captage des nappes souterraines nécessite la réalisation de forages, réalisés en principe par des entreprises spécialisées, en plusieurs étapes (foration, pose du tubage et mise en place de la tête de forage), qui sont vulnérables également en pollutions accidentelles. Prenant cas dans le centre du pays, des aquifères profonds d’Azrou, de Bensmime, où, presque toute la région, des couches géologiques contiennent visiblement une qualité d’eau supérieure qui risque d’être menacée. Ce qui influe sur les cours d’eau de fleuves, de ruisseaux et autres seguias. Le N’fis, venant du col Tizi N’test, le plus important fleuve dans la région, réceptacle de tous ces affluents avant d’aller se déverser dans les deux barrages les plus importants du Haouz, Yacoub El Mansour et Lalla Takerkoust, est presque à sec. Et, comme le Maroc est situé dans une zone semi aride, les mesures d’économies sont incontournables, à l’instar de ce qui se fait dans l’agriculture. Un choix s’entend dire que l’irrigation absorbe 88% des disponibilités contre 10% pour l’eau potable et 2% pour la lutte contre la pollution (lâcher d’eau dans les cours d’eau).

Le bassin d’Oued Sebou est le plus concerné par la pollution, du fait de sa présence dans la zone des tanneries, des unités de trituration d’olives et des sucreries de canne et de betteraves à sucre. En dépit de sa longueur, son versant dans l’Atlantique échappe à la digue du barrage Al Wahda et du coup reflète l’aridité du pays où l’irrigation est une nécessité pour intensifier l’agriculture mais qui fait défaut dans certains lieux. Encore, malgré de bonnes potentialités en eau et en sol, un système agro-pastoral extensif a prévalu sur la majorité du territoire jusqu’au milieu du XXème siècle. Une agriculture irriguée existait bien, mais de faible ampleur dispersée.

Le long des oueds, dans les zones de piémont et dans les vallées des montagnes, et leur importance sur les versants nord et sud du Haut-Atlas (Haouz, Tafilalet, Draa), influencent les structures sociopolitiques locales, et déterminent les priorités de la politique hydraulique. Ce qui explique pourquoi la gestion de l’eau, au delà des aspects techniques, écologiques et économiques, est une question politique, souvent liée à des enjeux de pouvoir. Un conflit d’intérêt sur la répartition de la ressource peut avoir des impacts provoquant généralement des tensions sociales. Les conflits engendrés autour de l’eau représentent un défi de recherche scientifique uniquement pour la pratique politique et les stratégies de développement. Les approches scientifiques naturelles et techniques ne suffisent pas pour comprendre ces conflits enracinés dans des structures sociopolitiques. Néanmoins, les sciences sociales, dans une approche théorique et méthodologique, prennent en compte les différents niveaux d’acteurs impliqués dans le circuit social. Cependant, compte tenu de la rareté des ressources, l’évaluation du risque de conflit, l’analyse de polarisation et l’élaboration d’options stratégiques pour la prévention et la médiation de ces conflits revêtent une importance croissante. Actuellement, cinq régions connaissent le stress hydrique dont Errachidia, l’Oriental, Ouarzazate, Tensift et la zone côtière entre Rabat et Casablanca. Ces deux villes qui ont des possibilités d’aller chercher l’eau dans l’oued Sebou, dans le bassin d’Oum Er-Rbia, ou tout simplement dans la mer.

En cas de besoin, on ira chercher l’eau là où elle se trouve. Casablanca est d’ailleurs alimentée par les bassins du Bouregreg et d’Oum Er-Rbia. Les régions de Marrakech et d’Errachidia affichent des taux assez faibles. La situation n’est pas critique, mais elle reste préoccupante. Pas seulement ça ! La demande en eau potable, depuis déjà 4 années, s’élève à 13 milliards de m3/an pour des disponibilités de 22 milliards. Rien que pour la ville de Casablanca, la disponibilité d’eau est aujourd’hui à quelque 160 millions m3 consommés chaque année. Tout Marocain, en consommation d’eau potable, dispose en moyenne de 700 m3/an. Un quatrième temps s’annonce du fait de la forte croissance de la demande en eau douce, reliée à l’amélioration des conditions de vie: urbanisation, intensification agricole et développement touristique et industriel.

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