Environnement
Huiles usagées
Un facteur de pollution environnementale
Une huile usagée est une huile qui, après utilisation, devient contaminée. Elle est alors considérée comme déchet dangereux. A titre d’exemple, un litre d’huile usagée peut contaminer jusqu’à un million de litres d’eau potable. Les lubrifiants moteurs représentent la grande partie des huiles récupérables et génèrent les résidus suivants : L’huile usagée elle-même, le filtre, les dépôts agglutinés sur le filtre à huile du moteur, le contenant dans lequel l’huile à été mise sur le marché, et, enfin, les restants d’huile vierge demeurés au fond du contenant.
L’huile usagée récupérée dans une station peut, si elle n’est pas éliminée par des procédés fiables et contrôlés, finir comme combustible dans les bains maures, des fours traditionnels ou servir pour d’autres usages polluants. Conscientes des répercussions environnementales de cette éventualité, les entreprises pétrolières ont été les premières à sensibiliser les gérants de stations sur la problématique environnementale des huiles usagées. En effet, la combustion non contrôlée et ne disposant pas de système de filtration efficace génère des gaz nocifs pour la santé et pour l’environnement. Les conséquences sur les générations futures peuvent être catastrophiques. L’élimination de ces huiles à travers les décharges, le sol, ou les égouts par les particuliers et les bricoleurs d’autos peut perturber le fonctionnement des stations de traitement des eaux et altérer la qualité de l’eau traitée. Il existe pourtant deux moyens propres et rentables pour se débarrasser des huiles usagées. : le premier est la régénération, qui permet d’obtenir, à partir de 3 litres d’huile usagées, 2 litres d’huile de base ayant les propriétés de l’huile de base neuve ; le second est la valorisation énergétique qui consiste à utiliser les huiles usagées comme combustible dans les cimenteries autorisées.
La solution « Filière de valorisation des huiles usagées »
Au Maroc, lorsqu’elles ne sont pas éliminées dans des installations appropriées, les huiles usagées sont rejetées dans la nature ou utilisées d’une manière non contrôlée comme combustible dans les bains maures, les fours traditionnels, les briqueteries et certains véhicules de circulation. Ces huiles ont un impact négatif sur l’environnement, l’hygiène et la santé des citoyens, sans parler des risques d’incendie. Les conséquences qu’elles pourraient entraîner sur l’environnement ont conduit les pouvoirs publics à établir des réglementations environnementales contraignantes dont la loi 28-00 qui prévoit même des sanctions pénales dans son article 74. Au vu de ce constat et conformément à leur engagement commun en faveur du développement durable, des entreprises pétrolières et cimentières, ont décidé d’établir un partenariat pour créer sous l’égide du Secrétariat d’Etat chargé de l’Environnement un système organisé de collecte et de valorisation écologique des huiles usagées
Les cimenteries à la rescousse
L’utilisation des huiles usagées dans les fours de cimenteries a été une solution déterminante pour éliminer ces huiles du marché informel, ce qui en réduit les nuisances tant au niveau de l’environnement qu’à celui de la concurrence déloyale que des huiles frelatées pourrait constituer. Il n’en demeure pas moins que l’implication des responsables des stations services dans l’opération de collecte reste timide. Ce qui est compréhensible si l’on tient compte des bénéfices qu’un gérant de station peut gagner de la vente clandestine d’une partie des stocks récupérés après les opérations de vidange.