La gestion des déchets solides est devenue un enjeu d’avenir pour le pays. L’évolution des modes de vie, de production et de consommation et la prolifération des quartiers périphériques ont entraîné une croissance importante du volume de déchets solides, comme le confirme d’ailleurs le troisième Rapport sur l’état de l’environnement du Maroc 2015, qui vient d’être rendu public.
Selon ce document, la production globale des déchets solides, au cours de ces dernières années, est d’environ 6,9 millions de tonnes/an. La quantité produite des déchets urbains est de 5,3 millions de tonnes/an, soit l’équivalent de 0,76 kg par jour par habitant. Celle des déchets ruraux est de l’ordre de 1,6 million de tonnes/an, ce qui équivaut à 0,3 kg par jour par habitant.
Ainsi, l’accroissement des quantités des déchets pose une série de problèmes tant au niveau de la collecte et de l’évacuation qu’au niveau de la mise en décharge, notamment dans les petites communes et les agglomérations urbaines, ce qui occasionne la saturation des décharges dont les conséquences sur les écosystèmes sont énormes. «Les décharges sont sources d’émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, et d’autres émanations gazeuses toxiques», a souligné le Rapport. En outre, les déchets sont source de contamination des sols et des eaux douces et côtières. Le littoral devient ainsi le réceptacle final de nombreux déchets solides et de pollutions liquides provenant de l’intérieur des terres, toujours selon le document. D’après les données du ministère chargé de l’Environnement, 40% des eaux sont de qualité médiocre et seulement 280 millions de m3 sont traités sur 750 millions de m3 d’eaux usées.
Les chiffres officiels montrent également que seulement 37% des déchets sont évacués vers les décharges contrôlées. S’agissant des quantités des déchets industriels, elles sont d’environ 1,6 million de tonnes annuellement, dont approximativement 289.385 tonnes sont des déchets dangereux, affirme le Rapport sur la gestion des déchets solides au On compte seulement 23.151 millions de tonnes qui sont collectées chaque année. Toutefois, 8% de ces déchets sont placés dans des dépotoirs non contrôlés et des décharges municipales sans traitement préalable.
La quantité des déchets médicaux est estimée, quant à elle, à 21.000 tonnes/an, dont 6.000 tonnes sont dangereuses. Pour ce qui est de la collecte, les statistiques du ministère démontrent que la collecte des déchets solides urbains couvre approximativement 74% des déchets générés dans les périmètres urbains. Alors que 35% des déchets générés au total sont déposés dans des décharges sanitaires. Dans cette lignée, le troisième Rapport sur l’état de l’environnement au Maroc met en lumière le taux de recyclage des déchets au niveau national. Ce dernier est de l’ordre de 10% de la quantité globale des déchets urbains collectés. «Le développement de ce secteur reste jusqu’à présent très limité», précise le document en ajoutant que «les principales filières de recyclage des déchets ménagers et assimilés concernent les plastiques, les papiers cartons, le verre et la ferraille».
Pour remédier aux insuffisances 12 centres de valorisation et de traitement des déchets ménagers sont en cours de construction. Ce chantier s’inscrit dans la droite ligne du Programme national des déchets ménagers qui vise à réaliser des centres au profit de tous les centres urbains du pays d’ici 2020. Ce programme ambitionne également de réhabiliter et de fermer toutes les décharges existantes à l’horizon 2020.
