Il est bien évident que la performance d’une économie dépend largement des performances des différents agents économiques. Par ailleurs, le degré de la participation à l’amélioration de l’économie diffère d’un secteur à un autre. Certains sont considérés comme étant des locomotives, tandis que la contribution d’autres secteurs demeure presque quasi négligeable.
Le secteur des BTP au Maroc, en pleine croissance, peut être compté parmi les segments les plus dynamiques et les plus porteurs, surtout qu’il contribue à grande échelle au renforcement de l’économie nationale. En effet le Maroc compte plus de 53.000 unités de production appartenant au secteur des BTP, dont près de 1.500 entreprises structurées et organisées, 10.000 unités disposant d’un local et 40.000 unités non localisées travaillant sur les chantiers et à domicile.
Le chiffre d’affaires global de l’ensemble de ces entreprises dépasse 30 milliards DH annuellement, avec un chiffre d’affaires moyen de 15,9 millions de DH. En terme du statut juridique, nous pouvons distinguer entre deux types d’entreprises: les sociétés et les entreprises artisanales, qu’elles soient individuelles ou familiales. A ce niveau, signalons la très forte mortinatalité des entreprises non organisées qui demeurent très sensibles à la conjoncture économique.
L’ensemble des entreprises du secteur, veille à satisfaire les besoins exprimés par les différents agents économiques. Pour ce faire, ces entreprises leur proposent une large gamme de produits et de prestations : voirie, autoroutes, pistes et d’aérodromes, logements, bâtiments industriels et commerciaux. Ces entités proposent aussi l’installation des réseaux hydrauliques urbains, des réseaux électriques d’éclairage et de télécommunication, comme elles offrent la possibilité de la distribution et l’adduction de l’eau potable et de l’assainissement.
Essentiellement, les entreprises de l’économie formelles proposent toute la gamme de prestations à la fois de bâtiment et des travaux publics, alors que les unités non organisées ne proposent que quelques produits typiques du bâtiment comme la maçonnerie, les gros œuvres et les secondes œuvres. Par ailleurs, ce secteur témoigne d’une très forte concentration des unités structurées dans les deux pôles administratifs et économiques du pays, à savoir Rabat et Casablanca. Les autres unités sont intimement liées aux concentrations démographiques et s’installent généralement à proximité de la demande, sur l’ensemble du territoire marocain.
Parallèlement, les observateurs du secteur constatent une hétérogénéité de la demande. En effet et selon les données de la Fédération Nationale du Bâtiment et des Travaux Publics FNBTP, les composantes de la demande sur les produits des BTP sont très variantes. En premier rang, les administrations et les entreprises publiques à travers les marchés publics sont les premiers clients des entreprises des BTP au Maroc, à hauteur des deux tiers du chiffre d’affaires global du secteur.
Ce segment est essentiellement réservé aux entreprises organisées et structurées, à l’exception de quelques travaux de maintenance délégués aux entreprises non organisées moyennant des bons de commande. Par la suite, le marché privé relevant du secteur privé se positionne en tant que deuxième client des entreprises des BTP à hauteur de presque un cinquième du chiffre d’affaires global. A leur tour, les collectivités territoriales sont le troisième client avec moins d’un dixième du chiffre d’affaires global. Enfin, les particuliers et les ménages représentent moins de 5% du chiffre d’affaires global.
M. Jamal Eddine Chercheur