Economie

Artisanat

Les affres d’une spéculation de sape

Le secteur de l’artisanat dans la région du Souss-Massa-Drâa joue un rôle important dans le développement de la région. Il occupe une place considérable dans les programmes socio-économiques de la place. Ce qui se traduit par le nombre de coopératives exerçant dans le secteur et réalisant un chiffre d’affaires considérable. Partie du tissu économique national, le secteur occupe une place de choix dans la politique d’industrie touristique et artisanale du Royaume. Ses principales productions sont le cuir, la tapisserie, le bois, la poterie et le fer forgé, totalisant 11.936 unités artisanales et 52.566 employés.

La région du Souss-Massa-Drâa bénéficie d’un savoir-faire particulier dans le domaine de l’artisanat. Aujourd’hui les artisans locaux reflètent toute la culture de leur région dans le produit offert.
Il est fortement admis dans le marché national et international et se procure une place distinguée dans la vitrine artisanale nationale. Toutefois, cette activité requiert une organisation profondément ancrée dans les esprits pour pouvoir se déterminer en tant que telle. Quelques années auparavant, la région souffrait d’un manque d’organisation des producteurs, de l’absence d’une politique commerciale cohérente et de la faiblesse des revenus des artisans, du fait de l’omniprésence des intermédiaires. La spéculation de ces derniers en avait fait rage dernièrement surtout à Agadir. De plus, le développement du secteur se heurte aux différents blocages causés par les conditions d’accès devenues difficiles aux matières premières.
Cependant, il s’impose de mieux structurer ces métiers dits traditionnels et améliorer leur chance de contribution à la création de la richesse régionale. Le Conseil régional pour être au rendez-vous avec le temps, il ne cesse de mobiliser ses moyens et ce depuis 2008 avec un budget de 2 millions de dirhams soutenu d’une part par le département ministériel, Chambres et délégations de l’artisanat.
Parmi les métiers traditionnels parfaitement maîtrisés dans la région, la bijouterie en argenterie à Tiznit, la poterie à Tamegroute et le tapis à Taznakht. C’est le brandissement de la valeur culturelle et le réveil des pratiques ancestrales qui laissent prévoir un plan d’action mesuré en vue d’assurer une production en amont, et des ventes établies sur la valeur ajoutée, stabilisant les revenus locaux. Donc l’année 2008 fut-elle année butoir. Pour doter la Région d’un contrat-programme et d’un plan d’action ambitieux pour la mise à niveau des filières artisanales, le Conseil Régional du Souss-Massa-Drâa et le département de l’Artisanat avaient finalisé, par le biais d’un cabinet de conseil mandaté, le lancement de projets concrets en 2009, permettant de redynamiser les filières concernées.
«L’artisanat marocain constitue l’autre grande dimension d’attrait du Royaume à l’international, dans le cadre d’une dynamique qui évolue pour répondre à la demande d’un public diversifié, chaque fois plus large et plus exigeant», a affirmé récemment à Paris, le secrétaire d’État chargé de l’Artisanat, M. Anis Birou. «Des séminaires et des présentations sont également au programme, comme la présentation des acteurs de la chaîne de production et d’exportation du produit d’artisanat ou l’animation d’un séminaire sur l’emballage et le conditionnement au service de l’artisanat.
L’artisanat marocain, qui vient d’installer son nouveau label d’image et de qualité, inscrit son évolution dans le cadre d’une stratégie ambitieuse et chiffrée, à savoir le contrat-programme Vision 2015 qui se fixe pour objectifs la création de 117.000 postes
d’emploi, à travers six grandes filières: la décoration, l’architecture, l’ameublement, l’habillement, la bijouterie et les produits de terroir.
L’amélioration des revenues et des conditions de travail des artisans, le décuplement du chiffre d’affaires actuel à l’export, pour atteindre 7 MM de dirhams à l’horizon 2015, la création d’entreprises de référence, structurées, dynamiques dotées de fortes capacités de production motrices pour l’ensemble du secteur figurent également parmi les objectifs de cette Vision, au même titre que l’amélioration des conditions de travail du mono artisan», a-t-il dit.
La Vision 2015, a fait observer, d’autre part, M. Birou, fait partie d’un dispositif offensif de réformes initiées par le gouvernement, indiquant que ces grands chantiers intéressent les infrastructures, l’amélioration de l’environnement familial, professionnel et de santé, l’Initiative nationale pour le développement humain, qui permet de s’attaquer au déficit social, et aux réformes de l’administration publique.

Abou Driss

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