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Bauxite, la Guinée caracole les producteurs

Les premiers camions de bauxite ont quitté le 12 décembre la mine guinéenne exploitée par la junior française Alliance Minière Responsable (AMR) via un partenariat avec la Société minière de Bouaké.

Ce minerai sera exporté vers la Chine à partir de janvier. AMR, qui compte parmi ses actionnaires Xavier Niel, Anne Lauvergeon et Édouard Louis-Dreyfus, espère produire 6 à 10 millions de tonnes dès 2018, et son partenaire CBG a déjà doublé sa production en 2017, à 30 millions de tonnes. Une croissance qui devrait permettre à la Guinée de réintégrer le trio de tête des producteurs, derrière l’Australie et la Chine. Quelles pistes pour mieux tirer profit du potentiel qu’offre une intégration économique plus poussée entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne ?

À la lumière des analyses ci-dessus, il ressort que le Maroc peut renforcer davantage sa présence sur le continent africain, en particulier la partie subsaharienne, surtout qu’il existe encore un certain nombre de pistes à explorer afin de renforcer la compétitivité de notre pays sur le territoire africain, face à la concurrence étrangère de plus en plus rude, notamment celle émanant de la Chine en matière d’investissements et de délocalisations. Parmi les propositions à considérer, il y a lieu de citer les éléments suivants :

Tout d’abord, le Maroc pourrait exploiter sa proximité géographique, ses liens historiques et linguistiques pour renforcer davantage ses investissements dans l’Afrique francophone, zone où les investisseurs chinois sont moins présents, et ce, en optant pour des délocalisations d’activités manufacturières basées sur l’imitation et intensives en main-d’œuvre peu qualifiée. Ceci devrait accroître la compétitivité-coût du Maroc au niveau de ce type d’industries, en particulier le textile, le cuir et la confection (Agénor et El Aynaoui, 2015). Cela devrait améliorer le degré de complémentarité économique entre le Maroc et certains pays subsahariens.

Bien que le Maroc soit en train de capitaliser sur ses atouts dans la zone francophone, il devrait chercher à renforcer sa présence dans les autres pays africains, notamment anglophones, en identifiant les niches potentielles favorables à l’exportation ou à l’investissement.

Le Maroc devrait, parallèlement, renforcer sa présence au niveau des secteurs de services, notamment financiers, en profitant ainsi de ses avantages comparatifs acquis dans la région, plus particulièrement sa connaissance des spécificités de ces marchés pour optimiser les retombées positives qu’il pourrait tirer d’une classe moyenne locale en expansion continue.

Les investissements marocains pourraient également aller vers la création de zones industrielles dédiées aux activités exportatrices vers l’Afrique, tout en œuvrant à accroître la densité des lignes de transports directes vers certains pays de la région et à réduire les coûts logistiques.

Les investisseurs marocains en Afrique doivent miser sur des relations de confiance vis-à-vis des gouvernements locaux en proposant des formations pour la main-d’œuvre locale afin de faciliter son intégration aux unités de production délocalisées, ainsi qu’en travaillant en étroite collaboration avec les entreprises locales, en amont et en aval, dans le cadre d’une approche win-win.

Poursuivre la libéralisation de la réglementation de change et d’investissement des marocains à l’étranger pour limiter les facteurs de blocage de type réglementaire. Parallèlement sur le plan institutionnel, le Maroc devrait intensifier le dialogue avec ses homologues subsahariens pour les sensibiliser à la nécessité d’accélérer les projets de libre-échange en suspens dans la région.

Veiller à exploiter les complémentarités au niveau agricole et capitaliser sur les efforts déjà engagés par l’OCP en matière d’adaptation des produits fertilisants au sol et cultures africains, par l’intermédiaire d’unités de production dédiées. Cela permettra de promouvoir les débouchés pour l’industrie des phosphates et des engrais vers la région tout en permettant à celle-ci de faire face à ses défis en matière de sécurité alimentaire. Sur cet aspect, les potentialités sont énormes étant donné l’effet de rattrapage requis des pays de l’Afrique subsaharienne en matière d’utilisation d’engrais pour accroître la productivité agricole très faible.

Le Maroc devrait également capitaliser sur la diversité des ressources naturelles énergétiques et minières de la région pour chercher à optimiser les chaînes d’approvisionnement, ce qui devrait faire augmenter leur intégration et permettrait de gagner en termes d’efficacité énergétique pour toutes les parties prenantes.

Poursuivre les efforts pour faire du Maroc un véritable hub régional en lançant des chantiers à portée régionale et en capitalisant sur ce qui a été déjà accompli, notamment sur le plan de l’infrastructure portuaire, à l’image du port Tanger Med, ou encore sur le plan financier à travers Casa Finance City. Dans ce sens, la décision de la Banque africaine de développement de siéger son Fonds Africa 50 au Maroc est la preuve irréfutable de la confiance faite au Maroc par rapport au rôle qu’il peut jouer en tant que hub dans l’articulation des efforts pour une Afrique prospère

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