Les attaques de drones contre les installations pétrolières saoudiennes, samedi dernier, vont bien avoir des répercussions sur le portefeuille des Marocains. Car on ne peut, dans telle circonstances, écarter un prochain rebondissement sur le prix du carburant. Le président de la Fédération nationale des gérants et propriétaires des stations-service (FGNPS) Jamal Zrikom a indiqué à « Le Site info » que le prix de l’essence baissera de 80 centimes dans certaines stations-service, et le prix du gasoil, en revanche, connaîtra une légère hausse de 16 centimes. Ces changements, rapporte la même source, s’expliquent par le changement de prix des cours mondiaux du pétrole et par les attaques successives de l’infrastructure énergétique saoudienne , notamment en août et en mai. Mais cette frappe est d’un autre ordre : elle a provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6% de l’approvisionnement mondial. Cela pourrait ébranler la confiance des investisseurs dans Aramco, géant pétrolier qui prépare son introduction en Bourse, retardée plusieurs fois notamment en raison de conditions défavorables. Sauf que le PDG d’Aramco, Amin Nasser, rassure en déclarant que « des travaux » étaient et sont « en cours » pour rétablir la production.
Pour sa part le prince Abdel Aziz ben Salmane, récemment nommé ministre de l’Energie, a assuré qu’une partie de la baisse de production serait compensée par les stocks dont l’Arabie dispose de cinq gigantesques installations de stockage souterrain qui peuvent contenir des dizaines de millions de barils. Quant à l’allié américain Donald Trump, celui-ci a tweeté dimanche dernier qu’il allait autoriser l’utilisation de ses réserves américaines de pétrole. « Suite aux attaques en Arabie saoudite, qui pourraient avoir un impact sur les prix du pétrole, j’ai autorisé l’utilisation du pétrole de la Strategic Petroleum Reserve, si besoin, pour une quantité qui reste à définir » a-t-il dit.
L’évolution donc de la situation va désormais dépendre de plusieurs facteurs comme le temps pour réparer les installations endommagées, la mobilisation des stocks saoudiens et l’augmentation de la production d’autres pays; mais surtout la réaction diplomatique et éventuellement militaire.