Editorials

L’intransigeance provoque le tollé

5ème Forum mondial de l’eau

Le Cinquième Forum de l’eau, tenu récemment à Istanbul, a laissé croire, par le nombre de l’assistance qui a prix part, et ce, plus de 25.000 personnes, que le sentiment de défendre la préservation de l’eau est au fait de toute priorité, il est donc copartagé, et que l’avenir de l’humanité en dépend sur la base d’un concensus retrouvé. Cependant, cette synthèse ne peut se réaliser sans que la responsabilité n’aille agir, et d’urgence, contre la menace d’une crise mondiale de ressources, due celle-ci à l’augmentation des besoins qui sont aux faits des changements climatiques. On s’attendait donc, au lendemain de cette rencontre, voir rejaillir une certaine responsabilité qui malheuresement s’est mue dans une déception qui en a fait usage.
Cette entremise laisse encore planer, et pour longtemps, la suspicion et le désarroi, handicape tout effort et conditionne toute prise, et à l’unanimité, d’une décision, qui pourrait affirmer des engagements forts au lieu de se confiner dans une polimique stérile. En effet, la déclaration ministérielle finale, qui ne reconnaît le droit humain fondamental à l’accès à l’eau potable, apparaît en décalage par rapport aux débats menés depuis l’ouverture du Forum.
Toutefois, la préservation de l’eau, cette ressource qui se fait de plus en plus rare, a de quoi faire douter plus d’un sur l’avenir de la planète. La double pression démographique, soit 9 milliards d’humains en 2050 contre 6,5 milliards aujourd’hui, et écologique, causant la mortalité, par l’effet de maladies dans les pays du tiers-monde, traduit la grande responsabilité des Etats de ne parvenir à soutenir les efforts de préservation de l’eau. La principale opposition est venue donc de la délégation americaine. Ses représentants ont mis en avant l’impossibilité pour leur pays de mettre en oeuvre une politique de gestion d’eau. Mais c’est aussi la crainte que ce droit n’ouvre la voie à une obligation pour les pays riches, de financer l’accès à l’eau dans les pays pauvres. Ce comportement a certes provoqué le blocage que certaines délégations africaines ont contesté.
Aprement négociée par les 142 délégations présentes, la déclaration ne tire pas les conséquences, de la publication, du 12 mars dernier, faisant foit du rapport de l’ONU, mais au contraire, elle s’est encline à camper sur des dispositions sans se soucier de la nécessité d’améliorer l’accès à l’eau et l’assainissement à travers le monde.
Si la portée de la déclaration a été amoindrie depuis le début du processus de discussion inergouvernementale, menée sous l’égide de la Turquie et du Conseil national de l’eau, co-organisateur du Forum, celle-ci marque une rupture par rapport au texte adopté, lors du 4ème Forum de l’eau à Mexico en 2006, qui en avait tiré à ses révérences toutes les ambitions.

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