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General Electric, un colosse aux pieds d’argile

General Electric ne s’arrête pas de chuter depuis plus de trois ans et notamment en raison de bien mauvais choix stratégiques pris à la suite des accords de Paris sur le climat en 2015. Selon un rapport, le conglomérat industriel, fondé en 1892 et qui a été pendant longtemps une des entreprises les plus rentables du monde, se trouve dans les troublions  depuis 2015. Elle aurait perdu près des trois quarts de sa capitalisation boursière en peu de temps faute d’avoir suivi une dynamique de transition énergétique fiable.

Après avoir quasiment atteint la barre des 600 milliards dollars de capitalisation boursière il y a déjà 20 ans, la société américaine est aujourd’hui un véritable colosse aux pieds d’argile qui accuse des pertes financières énormes, puisqu’à nos jours General Electric est valorisée à un peu moins de 87 milliards dollars.

Selon un rapport de l’Institut d’économie et d’analyse financière de l’énergie (IEEFA), General Electric aurait en effet perdu 193 milliards  dollars entre 2015 et 2018, la faute à une très mauvaise anticipation de la révolution des énergies renouvelables, initiée en grande partie depuis la signature des accords de Paris sur le climat visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et ainsi limiter la hausse de la température à moins de 2°C.

Si General Electric œuvre sur plusieurs domaines avec ses différentes branches, c’est néanmoins sa division Énergie qui a été la plus impactée par la politique de la société. Cette dernière représentait en effet, en 2016, plus de la moitié des bénéfices du groupe avant impôts. Seulement, G.E a continué d’investir dans les énergies fossiles, comme ce fut le cas avec l’acquisition du pôle Énergie du fleuron français Alstom, pour 15 milliards dollars, une bien mauvaise affaire pour G.E contraint aujourd’hui d’annoncer un plan social avec la suppression de plus d’un millier de postes en France, principalement sur les sites de Belfort et Bourogne.

Malgré l’accord de Paris sur le climat, General Electric a estimé à tort que « la demande en gaz naturel et charbon continuerait à suivre la croissance économique mondiale » selon le groupe de recherche de l’IEEFA. Alors que le monde aspire à passer à une production d’énergie plus propre, General Electric et ses principaux actionnaires ont douté de la compétitivité des énergies renouvelables et le rachat d’Alstom est intervenu alors que le marché de gros de l’électricité et des turbines à gaz était en pleine décroissance, illustrant « une gouvernance d’entreprise désastreuse » toujours selon l’IEEFA.

Tom Sanzillo, directeur financier de l’IEEFA enfonce le clou en déclarant : « le monde s’éloigne des combustibles fossiles […] pour aller vers des énergies renouvelables à faible coût et sans pollution, telles que l’énergie éolienne et solaire ». Il ajoute : « C’est là que se trouve l’argent intelligent, mais General Electric n’a pas choisi de suivre cette tendance ».

EMC/Clubic.com

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