Economie

L’Halieutis à l’heure des nouvelles technologies de pêches

Combien les Marocains consomment de kilos de poisson par an

Le secteur de la pêche enregistre un chiffre d’affaires pertinent, il se livre, pour ainsi dire, à faire drainer moult opérateurs étrangers dans le secteur. C’est aussi un secteur qui veut se faire à l’image de l’Halieutis, placé sous le thème “les nouvelles technologies dans la pêche: pour une meilleure contribution halieutique dans l’économie bleue”, qui se décline en six pôles à savoir: “Flotte et Engins”, “Valorisation et Process”, “International”, “Innovation”, “Animation” et “Institutionnels”.

Cette 5ème édition du Salon Halieutis revêt une forte dimension internationale à travers la participation remarquée de pays disposant d’une longue expérience dans la pêche maritime et l’industrie liée aux produits de la mer, à l’instar de la Norvège, la Russie, l’Espagne et la France, en plus de la présence en force de pays africains dont la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Gabon, la Guinée et le Bénin.

Aujourd’hui,avec un taux de pêche de 1,4 million de tonnes réalisés en 2016 et une valeur de 11,8 millions Dhs, le Maroc se positionne comme place de référence internationale occupant la 13è rangée mondiale, et premier rang dans le Continent africain, imposant au Royaume d’intensifier ses moyens d’exploitation et de commercialisation. Un exploit qui, en toute notoriété, se joue sur les 3500 kilomètres de littorales. Et imposant une flotte composée de 350 navires de pêche en haute mer, 1.800 bateaux de pêche côtière et 150.000 bateaux de pêche traditionnelle (à l’image des centaines de barques accostées de par les ports de pêche du Royaume et surtout dans le port de Boujdour).

Mais ce qui tire l’attention c’est la marge de poisson consommée par les nationaux par habitant et par an. L’exploitation des stocks de sardines occupe une place de choix, elle intéresse au premier une frange importante de la population. En fait la consommation de cette richesse halieutique reste limitée à des niveaux inférieurs par rapport à la moyenne mondiale 10 à 12 Kg par habitant et par an, contre une moyenne mondiale de 17 kgs. Cette faible consommation pourrait être liée aux habitudes alimentaires, et parfois à la cherté qui vacillent, dans le choix des consommateurs nationaux, vers les viandes rouges et blanches. Les dépenses des ménages en viande et volaille représentent ainsi 23,5% contre seulement 3,8% pour le poisson. Les autorités, averties du problème, ont lancé à travers les médias, une compagne de consommer le poisson, allant jusqu’à son intégration dans le programme alimentaire hebdomadaire des ménages, les sensibilisant aux produits de la mer dont le prix et la disponibilité limitent malheureusement l’accès à cet aliment

Si du point de vue économique la pêche maritime participe activement au PIB, visant un apport de 18 milliards Dh à l’horizon 2020, la stratégie du plan Halieutique prévoit également une augmentation en consommation moyenne par habitant de 16 kg d’ici 2020. Dans ce cas les Marocains ignorent beaucoup sur le nombre d’espèces de poissons, surtout chez les habitants côtiers allant de l’Atlantique à la Méditerranée, dont le Merlu, le Sar, l’Anchois. Le Maquereau, les Crevettes et les Calmars, restent des marques rarement consommés par la majorité. Au Maroc, des millions de familles sont dans l’incapacité de mettre du poisson dans leurs plats. Ce que personne ne comprend, c’est comment, avec 3 500 km de côtes, les Marocains ne peuvent se nourrir de cette richesse marine, souvent trop chère dont soles et merlans vendus respectivement à 65 et 70 Dhs le kg. Les crevettes sont aussi vendues pas moins de 180 Dhs. Le calamar, l’espadon, la dorade atteignent  l’équivalent de 200 Dhs. Pour les poissons de masses, en particulier la sardine qui, selon la saison, coûte de 20 à 30 Dhs le kilo. Sachant qu’à proximité l’Espagne s’impose comme deuxième consommateur mondial avec 43 kg/habitant/an. Les Japonais eux battent le record avec 70kg/habitant/an. A côté de ces deux dévoreurs de poisson, le Maroc fait figure pâle avec ses modestes 10 à 12 kg/habitant/an. Donc, le Royaume n’a pas le choix que d’importer pour sa consommation locale, puisque les poissons frais restent loin de leur portée. Par exemple, le calmar marocain est exporté à 130 Dhs le kg, et celui importé de l’étranger est à 30 Dhs le kg. Un paradoxe.

Cependant, il reste à déplorer le court-circuitage des prix par un nombre excessif d’intermédiaires, qui aggravent le secteur, ne s’accrochant à lui que pour faire fortune rapide, sans y apporter de capitaux novateurs pour son décollage. Parmi plus de 500 espèces de poissons pêchées dans la côte marocaine, seules 60 espèces sont écoulées dans le pays. Sachant que le secteur emploie plus de 700 000 personnes et génère des exportations d’une valeur de 1,59 milliard de dollars par an.

Ce qui  nous interpelle, c’est aussi la demande extérieur des poissons marocains dont le Japon arrive en tête avec 30 000 tonnes de produits surgelés. Cette forte demande n’a pas manqué d’augmenter les prix sur les marchés internationaux en raison de la tendance générale à la hausse. Et ce, du fait de la croissance de la demande couplée à une raréfaction des ressources halieutiques à l’échelle mondiale, surtout au Maroc. A l’heur actuelle les coûts d’exploitation des pêches sont en ascension, en raison du boom pétrolier, de l’emballage qui entre dans l’industrie d’exportation au Maroc, et ce, grâce à trois facteurs principaux: la richesse des sardines et des investissements qui se multiplient dans le secteur grâce aux investissements qui se sont orientés dans ce sens.  

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