Environnement

Hynd Bouhia : L’empreinte écologique marocaine s’alourdit

Au Maroc, l’empreinte écologique, surface nécessaire à la production d’un bien, est passée de 1 à 1,47 hectare par habitant entre 1990 et 2010. La bio-capacité, surface productive par habitant, a diminué de 25% depuis 1960.
Il est évident que les grands chantiers d’infrastructures réalisés par le Maroc ces deux dernières décennies ont un coût environnemental causé par la consommation de ressources naturelles, la pollution de l’eau et de l’air et par la quantité des déchets générés. Pour évaluer ce coût, Hynd Bouhia, spécialiste des stratégies de développement durable dans les secteurs public et privé, a pris comme étalon l’empreinte écologique qui mesure la quantité de surface terrestre bio-productive nécessaire à la production des biens et services et à l’absorption des déchets. Dans le dernier numéro du The Policy Center for the New South, un think tank marocain, l’auteur qui a occupé plusieurs postes à la Banque mondiale à Washington et au Cabinet du Premier ministre à Rabat, rapporte que cette empreinte s’est alourdie au Maroc. «Elle est passée de 1 à 1,47 hectare global (hag) par habitant, entre 1990 et 2010, alors que la bio-capacité, qui représente la surface productive par habitant, a diminué de 25% depuis 1960. Ces niveaux sont en dessous de la moyenne mondiale qui est de 2,84 hag par personne pour l’empreinte écologique et de 1,68 hag par personne pour la bio-capacité moyenne», écrit-elle. Pour arriver à ce constat, Hynd Bouhia a passé en revue les dégâts causés aux ressources hydriques, à l’air, aux terres agricoles, au littoral et aux forêts. Elle s’est également intéressée aux émissions marocaines de gaz à effet de serre dont le coût serait de 253 dirhams par tonne de CO2 émise. Le Maroc émet annuellement 100,5 millions de tonnes équivalent CO2. À considérer l’ensemble de ces coûts économique, l’auteur de l’article intitulé «Avons-nous peur pour notre environnement, notre écologie et notre biodiversité ?».
Elle ne cache pas ses craintes sur l’avenir de la biodiversité marocaine, la deuxième en termes de richesse en Méditerranée. Le salut passe, selon elle, par le développement durable auquel le Maroc a consacré toute une stratégie à l’horizon 2030. «Pour faire face à toutes ces peurs, toute initiative et tout projet de développement devront se faire dans un cadre de durabilité et de protection de notre environnement, notre santé, notre écosystème et notre biodiversité», conclut Mme Bouhia.

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