L’histoire de l’entreprenariat féminin en Afrique en passe de connaître un tournant décisif. Quiconque nourrirait un tel optimisme n’hésiterait pas à évoquer les 251 millions dollars que promet le G7 lors de son 45è sommet qui s’est déroulé du 24 au 26 août à Biarritz au sud-ouest de la France. C’est une contribution à l’initiative de l’Action positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique (AFAWA) de la Banque africaine de développement (BAD). Cette précieuse aide sera octroyée sous forme de prêts adoptée lors du sommet des chefs d’État de l’Union africaine en janvier 2015 et confiée à la BAD dont AFAWA est destinée à apporter des solutions « concrètes » à de nombreux obstacles auxquels se heurtent des Africaines entrepreneures dans l’exécution de leurs projets en vue de leur autonomisation.
Parmi ces problèmes, le difficile accès aux financements. Ainsi qu’en témoigne la réalité sur le terrain. « Aujourd’hui, les femmes détiennent plus de 30 % des PME en Afrique, mais il existe un déficit de financement de 42 milliards dollars entre les femmes et les hommes entrepreneurs. Ce déficit doit être comblé, et vite », constate Adesina Akinwumi, président de la BAD. Or, « les femmes africaines sont la colonne vertébrale du continent. Je suis heureuse de porter leur voix ici, au G7. L’initiative AFAWA est déterminante pour notre continent », selon la musicienne béninoise Angélique Kidjo, ambassadrice du programme.
Un principe qui a sans doute animé le groupe des sept pays les plus avancés du monde (Allemagne, Canada, France, États-Unis, Italie, Japon et Royaume-Uni) en centrant leurs retrouvailles autour « de la réduction des inégalités, marqué par un partenariat renouvelé avec l’Afrique, qui met en avant la création d’emplois durables et l’appui à l’entreprenariat, en particulier féminin », selon le site de la BAD.
Et paraphrasant le président français Emmanuel Macron lors de son intervention« Je suis particulièrement fier, en tant que président en exercice du G7, que la solution que nous portons aujourd’hui, l’initiative AFAWA, vienne d’une organisation africaine, la Banque africaine de développement, qui travaille avec un fonds de garantie africain et un réseau de banques africaines », a-t-il déclaré.
D’après le président de la BAD qui financera, pour sa part, un milliard de dollars, l’AFAWA, soutenu par le G7, permettra de lever jusqu’à cinq milliards dollars pour les entrepreneures africaines. « Cet effort financier en faveur des femmes est le plus important de l’histoire du continent », s’est félicité Adesina Akinwumi, concluant que : « C’est un grand jour pour les femmes en Afrique. Investir dans l’entrepreneuriat féminin en Afrique est un investissement fort de sens, car les femmes ne sont pas seulement l’avenir de l’Afrique, elles sont le présent de l’Afrique ! ».
Cependant, l’AFAWA reste dans la conformité de ses trois piliers à savoir l’amélioration des conditions des femmes entrepreneuses aux financements, le renforcement de leurs capacités et l’amélioration des environnements juridiques et institutionnels afin d‘éliminer tout obstacle.
EMC/Africanwes