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Mauvaise conjoncture pour les cimentiers

Les prémices du ralentissement du secteur cimentier ressenti depuis 2009 se sont confirmées en 2012 puis accentuées en 2013, suite au repli des mises en chantier. Les secteurs de l’immobilier et du bâtiment et travaux publics (BTP), qui évoluent sur une courbe descendante depuis le début de 2009, semblent s’installer dans la crise.

C’est ce qui ressort des statistiques concernant la consommation du ciment, principal baromètre de ces secteurs, pour le compte du premier semestre de l’exercice en cours, et qui font état d’une régression de l’ordre de 12,6%. A l’origine de cette contre-performance, le recul des grands chantiers d’infrastructures et des projets immobiliers. Un recul auquel seules deux régions sur les seize répertoriées ont pu échapper, à savoir Laâyoune-Boujdour-Sakia El Hamra et Doukkala-Abda qui ont enregistré des augmentations de la consommation respectivement de 18,3 et 9,4% par rapport à la même période de 2012.

D’un autre côté, ce sont les régions de Guelmim-Smara et Tadla-Azilal qui ont été les plus touchées par les fortes baisses avec respectivement -48 et -26,2%. En ce qui concerne le Grand Casablanca, région qui s’accapare la part du lion de la consommation nationale de ce matériau, et détient le record des ventes avec 1,229 million de tonnes au premier semestre 2013, a enregistré un recul de 15,5%. En effet, le chiffre d’affaires des cimentiers étant étroitement lié au marché de l’immobilier et du BTP, a été impacté par la stagnation de l’activité. En outre, ce qui complique de plus en plus la tâche pour les acteurs de ce secteur, c’est que cette année la période «sèche», qui connaît les plus importantes mises en chantier, très attendue par les promoteurs, coïncide avec le mois du Ramadan et les fêtes religieuses, ce qui ne manquera pas d’accentuer la tendance baissière de l’activité.

Après avoir enregistré une croissance à deux chiffres entre 2006 et 2008, le secteur du ciment affiche un tassement depuis 2009. La consommation nationale de ciment évolue, en effet, selon un taux de croissance annuelle moyen de 10,8% depuis 2006 pour s’établir à 14 MT en 2008. En revanche, à compter de 2009, la demande a affiché des signes de ralentissement. Cette situation s’est accentuée en 2012 suite au repli des mises en chantiers qui coïncidait avec la montée en régime du nouvel entrant, à savoir Ciment de l’Atlas. Outre l’arrivée d’un nouveau concurrent, les cimentiers et l’ensemble des acteurs du secteur ont subi les répercussions de la décision de l’Etat d’opter pour des coupes drastiques dans les budgets d’investissement de la majorité des ministères, mais aussi du durcissement des conditions d’octroi des autorisations de construction et de la lutte contre le logement informel.

L’institution depuis janvier 2013 de taxes sur le sable et sur le rond à béton, venues en sus de l’augmentation de la taxe spéciale sur le ciment appliquée par la loi de Finances 2012, devrait avoir un rôle important sur le ralentissement des ventes de ciment.

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