Le FMI épingle le Maroc sur ses options de gouvernance économique et financière. Il vient, dans un nouveau rapport, soulever la question du besoin de créer plus d’emplois, c’est une évidence. Et d’autre part évoquer la flexibilité et le flot du dirham.
A propos du marché de l’emploi, l’Institut monétaire fait un focus sur cette question en effectuant des simulations et en recourant à des modèles pour recommander au final une double réforme, sur le marché du travail et dans le monde de l’entreprise. Le document évalue les effets macroéconomiques de deux grands scénarios de réforme (isolés, coordonnés ou séquencés) qui réduisent les coûts d’embauche et / ou les coûts d’entrée des entreprises en présence d’un important secteur informel.
La conclusion est que les réformes sont plus efficaces si elles sont exécutées de manière coordonnée : la mise en œuvre de réformes simultanées du marché du travail et dans le monde de l’entreprise pourraient ajouter environ 2,5 points de croissance du PIB et réduire le chômage d’environ 2,2 points de pourcentage après cinq ans.
En effet, des réformes visant à réduire les coûts d’embauche (par exemple, des contrats plus flexibles, un salaire minimum aligné sur la productivité du travail et une meilleure formation pour réduire l’inadéquation des compétences) pourraient entraîner une augmentation de la production et de l’emploi à moyen terme.
De même, les actions politiques qui réduisent les barrières à l’entrée des entreprises (simplification des procédures administratives, réduction de la corruption et amélioration de l’accès des PME au financement) augmenteraient également la production, mais avec des effets limités sur l’emploi formel.
Flexibilité et flot du Dirham
Le Fonds monétaire international (FMI) a aussi réitéré ses appels au Maroc pour plus de flexibilité sur le taux de change afin de renforcer la résilience de l’économie aux chocs externes, notamment en activant le flot du dirham. En janvier 2018, le Maroc a élargi la bande dans laquelle le dirham se négocie contre les devises fortes à 2,5% contre 0,3% précédemment.
«La phase initiale de transition vers une plus grande flexibilité du taux de change a été fructueuse et les conditions actuelles restent favorables pour la poursuite de cette réforme à des fins préventives», a souligné le rapport FMI cité par l’agence Reuters.
Pour sa part le Maroc indique que la prochaine phase du flot sera lancée lorsque les conditions économiques le permettront. Mais pour le FMI, le système bancaire marocain est assez «solide et résilient» pour pouvoir franchir une nouvelle étape, soulignant par ailleurs la nécessité de rester vigilant face à la complexité croissante et à l’expansion transfrontalière des banques marocaines qui, combinées à une flexibilité accrue des taux de change, pourraient introduire de nouveaux facteurs de risque.
L’institution rappelle aussi la nécessité de lutter contre la corruption, de réduire les inégalités, de réorganiser les politiques du marché du travail et de mettre en œuvre des réformes de l’éducation afin de créer des emplois, en particulier pour les femmes et les jeunes.