Revoir les modèles d’exploitation
Le Maroc dépend, pour plus de 85 % de l’extérieur pour son approvisionnement en produits énergétiques. La facture pétrolière absorbe près de 25 % des recettes d’exportation.
La consommation d’énergie primaire qui a atteint 9,8 millions de TEP en 1999 se répartit entre produits pétroliers et gz 69,2 %, charbon 23,6 %, électricité 7,1 %. Cependant, l’usage des formes traditionnelles d’énergie comme le bois, le charbon de bois, reste largement répandu, mais il est difficile d’en saisir la part dans la consommation globale.
L’énergie est une mesure du travail. Elle est le moteur des sociétés modernes. Celles-ci se sont construites et développées sur cette maîtrise et cette transformation de l’énergie et leur croissance tant sociale qu’économique en dépend. Au cours des dernières décennies, les défis énergétiques se sont faits de plus en plus nombreux et grandissants. La dernière crise financière mondiale de 2008 et les fluctuations des prix en fonction de l’offre et la demande sur les marchés couplées à des préoccupations soulevées par les changements climatiques imposent de revoir les modèles énergétiques actuels.
Selon l’organisation International Energy Agency (IEA) qui oeuvre, entre autres, à la mise en place de moyens de production d’énergie propre, des difficultés de taille se présentent et compromettent la fiabilité et la durabilité de l’approvisionnement mondial. La consommation de combustibles fossiles, tant pour les transports, l’industrie que pour la production d’électricité ne cesse d’augmenter. En 2008, la consommation énergétique mondiale, comprenant le pétrole, le gaz naturel, le charbon, les énergies renouvelables et autres se chiffrait à environ 8428 millions de tonnes d’équivalent pétrole , soit une augmentation de 55% par rapport aux données de 1973.
L’émergence de nouvelles puissances économiques telles que la Chine et l’Inde aura un rôle important à jouer sur le marché énergétique. En effet, la croissance économique et démographique, l’urbanisation, l’industrialisation et la transition vers une plus grande utilisation des combustibles fossiles de ces pays affectent la demande en énergie. En 2009, la Chine est devenue le plus grand consommateur d’énergie au monde, avec une part du marché de 17%. Néanmoins, inversement à l’accroissement de la demande, ces économies émergentes pourraient aussi servir de moteur au développement de technologies moins énergivores et moins polluantes, favorisant ainsi une réduction des coûts et l’accessibilité de ces mêmes technologies pour d’autres pays Dans les années à venir, une hausse soutenue de la demande, couplée à l’augmentation des prix et à une diminution de l’offre exacerbera les difficultés d’approvisionnement
déjà présentes ainsi que le fardeau économique et la vulnérabilité des plus démunis. Les perspectives énergétiques mondiales dépendent grandement de l’engagement des gouvernements via des politiques ambitieuses en vue de promouvoir l’essor de nouvelles technologies durables tout en insufflant des changements permanents dans le comportement des consommateurs.
Les données disponibles sur ce secteur concernent les trois formes d’énergie à savoir le charbon, l’électricité et les produits pétroliers.
Charbon : découvert en 1927 au Nord-Est du pays, le gisement de Jérada est exploité depuis 1932 par la société Charbonnages du Maroc. D’une morphologie complexe, ce gisement est formé de couches de faibles épaisseurs (30à 80 cm) et son exploitation se fait à 600m de profondeur. Les réserves potentielles sont estimées à 100 millions de tonnes. Le charbon extrait est traité dans un lavoir d’une capacité d’environ 300 tonnes par heures. La production de charbon sert à alimenter les centrales thermiques et une faible partie est utilisée par les sucreries, les industries et le chauffage.
Electricité : le secteur de l’électricité au Maroc se caractérise par une diversité d’acteurs à la fois publics et privés opérant dans les différentes activités nécessaires pour satisfaire des besoins en électricité des clients. Les principaux opérateurs sont:
L’Office National de l’Electricité (ONE) cette entreprise a la charge de garantir le service public de la production, du transport et de la distribution de l’énergie électrique et l’obligation d’assurer le service de la distribution de l’énergie électrique en l’absence de prise en charge directe par les communes (régies) ou de concession. Il a également l’exclusivité de l’aménagement des moyens de production d’une puissance supérieure à 10 MW. L’ONE est habilité, depuis 1994, à passer, après appel à la concurrence, des conventions avec des personnes morales de droit privé, pour la production par ces dernières de l’énergie électrique, par des installations de puissance supérieure à 10 MW et à condition que la production précitée soit destinée exclusivement à la satisfaction des besoins de l’ONE.
Trois contrats de concession de la production d’électricité avec garantie d’achat par l’ONE ont été conclus entre celui-ci et les sociétés Jorf Lasfar Energy Company (JLEC), Compagnie Eolienne du Détroit (CED) et Energie Electrique de Tahaddart (EET).
Les régies municipales de distribution et les sociétés délégataires de distribution :
Dans le domaine de la distribution, l’ONE est le premier distributeur au niveau national. Il couvre 95% du territoire national et dessert 1.466 communes. Il approvisionne 56% des clients. A fin décembre 2007, les ventes d’énergie électrique se sont élevées à 20 540,1 GWh, soit une progression de 6,8% par rapport à 2006. Ces ventes ont concerné les distributeurs pour 45,1%, la distribution ONE pour 38,3% et les grands comptes de l’Office pour 16,6%.
Produits pétroliers
La quasi totalité de pétrole brut est importée de pays tels que l’Arabie Saoudite, l’Irak, l’Iran et la Russie. La production nationale du brut, très négligeable, provient des gisements de Sidi Rhalem à Essaouira et Sidi Fili au Rhab. L’activité de recherche pétrolière au Maroc a été confiée au départ, au Bureau des Recherches et des Participations- Minières (BRPM) créé en 1928. Elle a été relancée ensuite par la création, le 29 avril 1929, de la Société Chérifienne des Pétroles (SCP) les gisements découverts étaient modestes. Enfin, en avril 1981, a été créé l’Office National de Recherches et d’Exploitations Pétrolières (ONAREP) auquel a été confiée la mission de promouvoir et de focaliser les efforts sur la recherche et l’exploitation des hydrocarbures.
Après la fusion des deux raffineries SCP et la SAMIR, l’activité de raffinage est assurée actuellement par la Société Anonyme Marocaine de l’Industrie de Raffinage (SAMIR) à Mohammadia. En plus du raffinage du brut, cette société s’occupe également de l’emplissage des gaz de pétrole liquéfiés et de la fabrication des huiles lubrifiantes.
Elle assure la presque totalité des besoins du pays en produits pétroliers raffinés. Ces produits sont livrés d’une part, aux sociétés distributrices installées à travers le pays (Shell, Total, Mobil, Afriquia…) pour ce qui est des carburants, gasoil, fuel-oil et carburéacteur et d’autre part, aux centres emplisseurs des gaz de pétrole liquéfiés (GPL) pour ce qui est du propane et du butane.