Huit ans après la signature définitive du contrat, le TGV marocain, le premier du genre sur le continent africain, a été inauguré à Tanger jeudi 15 novembre par S.M Mohammed VI et et le Pt Emmanuel Macron, venu pour une visite de travail de quelques heures. Un projet budgétivore dont la France a contribué pour moitié. C’est une ligne, longue de 200 kilomètres, qui permettra aux usagers une mobilité et un déplacement rapide et confortable de : 1h20 de trajet entre Tanger et Rabat contre 3h40 en train normal. Le trajet Tanger/Casablanca durera seulement 2h10 en TGV contre 5 heures auparavant. Le barème des tarifs est aussi abordable pour les petites bourses sur différents trajets, annonce Mohamed Rabie Khlie, directeur général de l’ONCF, lors de la conférence de presse donnée à l’occasion. Précisant aussi que la plage horaire du train LGV serait donnée dans les jours a venir. Il a révélé également la cadence des 26 départs par jours, en aller et retour, entre Casablanca et Tanger, sachant que le premier départ se fera à 6H matin et le dernier à 21H dans les deux sens.
En effet c’est une ligne qui relie les deux grands pôles économiques du pays, et qui fera croître le nombre de passagers de 3 millions par an aujourd’hui, à plus de 6 millions dès la 3ème année d’exploitation. Une vision stratégique pour contribuer au renforcement de la sécurité routière et la protection de l’environnement, évitant le dégagement des 20.000 tonnes de dioxyde de carbone par an. Tout va pour la libération du transport fret, induit effectivement par l’activité du port Tanger-Med, et qui contribue à faire accélérer le développement de lignes nouvelles sur les autres axes prévus dans le schéma directeur de l’ONCF. Le TGV, tel qu’il est conçu est un challenge technologique et économique pour le Royaume, un exploit industriel, technique et une aventure humaine pour répondre aux défis techniques et d’ingénierie. Cette ligne, innovante par ses nouvelles structures, canalise l’effort et l’assistance conjuguée du maître d’ouvrage la SNCF sur l’ensemble de la ligne. Il avait pour mission la création d’une joint-venture pour la maintenance des trains à grande vitesse (60% ONCF – 40% SNCF), permettant de capitaliser l’expertise de l’ONCF, qui monte en compétence sur le plan régional.
En pédagogie, la formation professionnelle est de taille par la mise au point d’un Institut de Formation Ferroviaire (IFF) qui a ouvert ses portes le 30 mars 2015. Un institut doté de statut de Société Anonyme de droit marocain, détenu à parts égales par l’ONCF et SNCF. Il a pour missions de dispenser une formation d’excellence, aussi bien pour les collaborateurs ONCF (2/3) que SNCF (1/3) pour un volume annuel de 30000 journées/an.Cette institution dispense une formation spécifiquement « Ligne à Grande Vitesse »: (conduite des trains, maintenance voie et matériel roulant, exploitation, gestion du trafic, techniques de vente, écoute clients, management de projets, culture d’entreprise…), avec la possibilité d’accueillir des cheminots d’autres pays. Baptisé « Al Boraq » le Train à Grande Vitesse introduit désormais, dans le calandre marocain, une nouvelle culture de proximité qui veillera au transfert des compétences nécessaires au développement inter-régional du Maroc nouveau.
Cependant, le coût global du projet de Train à Grande Vitesse marocain «Al Boraq» est optimisé à un cout global du projet qui s’élève à 22,9 milliards de dirhams, et son financement a été structuré comme suit :
constitué du budget de l’État et du Fonds Hassan II pour le Développement économique et social avec 6,5 milliards dirhams, financement de l’État Français 11,5 milliards dirhams, soit 50% du coût du projet, avec 825 millions dirhams de don, 7.5 milliards dirhams de prêt du Trésor français et 3,2 milliards dirhams de l’Agence française de développement. Les Fonds arabes contribuent pour 4,9 milliards dirhams, le Fonds saoudien pour le développement 1,5 milliard dirhams, le Fonds koweitien pour le Développement économique arabe pour 1,1 milliard dirhams, le Fonds d’Abu Dhabi pour le Développement 1,1 milliard dirhams et le Fonds arabe pour le développement économique et social pour 1,2 milliard dirhams. Grâce à la stratégie adoptée pour son management et sa réalisation, le projet de Train à Grande Vitesse, Tanger-Casablanca, a constitué en fait une véritable occasion pour acquérir et développer l’expertise et le savoir-faire nationaux dans le domaine de la grande vitesse, mais également pour faire bénéficier les entreprises nationales de cette opportunité exceptionnelle dont elles ont réalisé 90% des travaux du génie civil du projet.