Une nouvelle approche du syndicalisme
Au Maroc, comme dans nombre de pays en développement, l’agriculture revêt une grande importance économique. Elle participe à hauteur de 20% au PIB et représente 30% des recettes d’exportation. Environ 40% de la population active et 80% de la main-d’oeuvre rurale travaillent dans ce secteur. Au cours des deux dernières décennies, le principal problème a été celui des fréquentes vagues de sécheresse. Environ 90% de la superficie cultivée est occupée par des cultures pluviales. Le Maroc exporte essentiellement des produits horticoles, notamment des fruits, agrumes et légumes surtout frais et en conserve (tomates, courgettes et haricots…) et des fleurs coupées.
Le secteur des fruits et légumes destiné à l’exportation dans la région du Souss-Massa, a connu un essor considérable au cours des dernières années. On constate de profondes mutations, à travers les progrès réalisés au niveau de la production, surtout le conditionnement et la commercialisation. En 1994, l’Association marocaine des producteurs exportateurs de fruits et légumes (APEFEL) a vu le jour. C’est avec un esprit de concertation et d’anticipation aux attentes des professionnels du secteur qu’elle constitue un tournant dans le secteur des fruits et légumes, grâce à l’émergence d’une nouvelle approche du syndicalisme agricole basée essentiellement sur l’analyse approfondie des contraintes du secteur et proposer des solutions.
L’APEFEL représente actuellement près de 500 producteurs et producteurs-exportateurs de fruits et légumes
avec près de 70% des quantités de fruits et légumes exportées. Ces mêmes producteurs sont répartis au niveau des principales zones de production de fruits et légumes en l’occurrence Souss-Massa, Casalanca-
El Jadida, Berkane et Loukous.
Les spécificités historiques de la région du Souss-Massa-Draâ, se basant essentiellement sur l’agriculture orientée vers l’exportation, avec un chiffre d’affaires important, et un climat favorisant le développement optimale des produits cultivés, le secteur des fruits et légumes occupe une superficie de 700.000 ha dont 460.000 ha de plantations fruitières (sans l’olivier) et 240.000 ha de cultures maraîchères. Une production globale de l’ordre de 7 millions de tonnes dont près de 3 millions de tonnes de fruits et plus de 4 millions de tonnes de légumes.
Principalement, le secteur est caractérisé par la diversité des espèces notamment les agrumes, l’amandier, les rosacées fruitières, la vigne, le palmier dattier, le bananier et les cultures maraîchères. Cette production se caractérise en général par sa nature périssable, dont la variabilité diffère d’un produit à l’autre, et sa conservation nécessite une infrastructure d’entreposage frigorifique suffisant, installée à proximité des zones de production, pour s’assurer une meilleure régulation de l’offre et la demande.
La culture des primeurs constitue un pilier pour le secteur qui occupe la première place dans nos exportations hors saison.
Avec une superficie moyenne de 30.000 ha, les primeurs assurent une production totale de près de 1.500.000 tonnes de fruits et légumes dont 580.000 tonnes exportées.
Ils sont 8.000 producteurs qui assurent la régularité de l’offre, permettant plus de 12 millions de journées de travail à une main d’oeuvre agricole locale. Suite à la libéralisation des exportations en 1985, le secteur des primeurs a connu une évolution importante au niveau de la diversification des espèces, des débouchés, de la logistique et des modes de commercialisation, sans omettre les efforts qui ont été consentis en matière d’amélioration de la qualité et de la productivité pour de répondre aux exigences du consommateur européen et d’augmenter la compétitivité de nos exportations au niveau des marchés internationaux. La modernisation du secteur agricole et son développement permet au produit national de jouir d’une notoriété appréciable au niveau des marchés internationaux et du marché communautaire en particulier.
Ces produits sont essentiellement cultivés dans le bassin de Massa et irrigués par le barrage Ibn Tachfine. Cependant, la région vit au rythme d’un déficit hydrique, se gravant de plus en plus. Et, en tant que Fédération et Professionnels du secteur, nous cherchons des solutions recommandées d’ores et déjà par le projet de dessalement des eaux de mer. Un projet de loi serait ultérieurement adopté par le gouvernement, afin d’améliorer la situation et se démarquer de Sebt El Guerdan.
Et pour revenir à l’assiette foncière dans la région, un territoire qui se caractérise par la forêt de l’argane et géré et protégé par la direction des eaux et forêts, succombe aux effets de la sécheresse et des éleveurs caprins, pour ne pas dire les spéculateurs de l’huile d’argane et autres produits.
En 1983, il y avait un conflit entre les paysans et la direction des eaux et forêts sur le droit d’exploitation, pour cause d’utilité publique. Ceci dit que la direction des eaux et forêts qui, par la force de loi, Dahir de 1927, est seule habilitée à protéger le patrimoine arganier. Ce texte donne droit d’exploitation également aux habitants et agriculteurs de la forêt, mais avec modération et dans des endroits prescrits par l’autorité forestière.
Avec la modernisation des équipements et procédés de culture, un cahier des charges est mis pour cerner et délimiter les actions des usagers. «En tant qu’agriculteur et pour remédier à cette anarchie, j’ai proposé d’appliquer le modèle allemand sur la forêt «Aguemim» puisqu’elle dispose de 16 secteurs. Chaque douar dispose de 50 à 200 ha exploités dans le cadre de l’utilité publique, dans un cadre aussi de protéger la forêt et interdire l’exploitation «sauvage»…
…«Le développement démographique et l’extension que connaissent les villes, confrontées aux effets d’une industrie galopante, constituent un danger pour l’écologie et les ressources naturelles. Alors, il faut instaurer un schéma-directeur pour organiser et contrôler cette frénésie de construction immobilière», disait M. Aderdour.
«Pour nous, les professionnels et, en tant que Marocains, l’autoroute Marrakech-Agadir va désenclaver la région et permettre une facilité d’acheminement de marchandises et des personnes, c’est un pas géant de modernité pour notre pays…»
…«Comme vous le savez les orangers sont en majorité exportés par la mer, et les agrumes par route, l’autoroute va certainement lever le défi, sans problème grâce à Dieu.
L’exportation des orangers, les conditions et la durée du trajet exigent le fret d’un bateau, il faut être un armateur, ce qui dépasse notre sort, nous sommes des agriculteurs, et cela constitue une contrainte majeure pour l’exportation. Alors, les professionnels du secteur n’ont pas encore moderniser leurs équipements pour le bon conditionnement de nos produits. Et ça nous défavorise par rapport à la concurrence».
«Et, en ce qui concerne le bureau d’exportation et de commercialisation, ce dernier joue un rôle important dans la valorisation du label «Maroc» au niveau des pays de l’Europe de l’Ouest et de l’Est surtout la Russie…»
…«Pour le dossier d’accord entre «Maersq» et les exportateurs d’agrumes à travers le ministère d’Agriculture, nous attendons que les responsables poursuivent le processus pour faire avancer le dossier et souhaitons que M. Aziz Akhannouch ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime l’appréhende de mieux en mieux», conclut M. Aderdour.
A.N