Environnement

Décharge de Médiouna

Contraintes et solutions

Parler de l’environnement dans notre pays ,c’est parler de valeurs écologiques dont citoyens et  pouvoirs publics doivent s’en faire le devoir essentiel et le contenir. Et ce n’est pas réjouissant de ne pas mettre sur la table l’expérience dans le traitement des déchets dans nos villes. C’est un volet que se partagent secteurs public et privé. Au premier abord, il convient de parler de l’espace réservé aux décharges des déchets et les superficies territoriales mises à leur disposition. Ce qui nous amène à dire, dans le cas de la décharge de Madiouna, que le terrain de 82 ha, prévu pour l’extension de la deuxième tranche a été réduit à 35ha, une superficie déjà saturée. Ce terrain mitoyen, proposé, ou  peut être même improvisé par la commune, ne peut subvenir aux besoin de la ville plus que 4 ans. Et c’est la société ECOMED qui en avait subi les affres  d’une telle indiscrétion.
Ce terrain, rappelons-le, était déjà inscrit dans les plans de l’annexe 7 du contrat contractuel. Un contrat engageant la société délégataire ECOMED, à faire aménager les 82 Ha, pour réceptionner plus de 5000 tonnes de déchets par jour. En peau de chagrin, le terrain de 82 Ha réduit à 35Ha, détruit tout espoir de continuité avec le conseil casablancais. Auquel s’ajoutent les chiffonniers qui investissent de force la décharge faisant subir aux ouvriers de la société des dégâts corporels. Entravant ainsi le travail par des menaces à l’arme blanche. De surcroît la commune n’a jamais accepté la proposition que Ecomed convertisse ces chiffonniers  en coopérative avec lignes de tri, et partant, les faire intégrer économiquement et socialement dans le circuit en perspective de faire générer une valeur ajoutée.

De ce fait, que reste t-il alors comme solution au conseil pour assoupir la situation de ces chiffonniers dont il a le devoir de les faire intégrer ou les évacuer des lieux, ou leur trouver un cadre de vie acceptable. Par contraste c’est un parfait exemple que les services compétents s’en passent d’une telle corvée, incapables même d’y apporter solution dans l’immédiat, pour se heurter par raccourcie aux problèmes des transporteurs qui s’activent dans l’anarchie. Et qui se meuvent dans des conditions de décharges débordant les règles, ne prenant d’ordinaire que 10 à 15 minutes, et qui, par contractions draconienne se font en 1heure et plus, défavorisant l’opération qui en dit que quelque chose fonctionne mal à ce niveau.

En d’autres termes, et loin du problème de décharge, le débit journalier du lexiviat ne semble pas retenir l’attention des responsables à la mairie. C’est un liquide en passe de 500 à 1000 m3/jour à cause de l’occupation non autorisée des parcelles par les troupeaux, les chiffonniers récupérateurs, et aussi les semi grossistes avec leurs balances de pesé. C’est tout un marché qui génère des millions de Dh. Déjà en 2014, Ecomed avait proposé une offre de valorisation de tri physique à 70 millions dh, sur des objets récupérés comme le plastique, le verre, la ferraille métaux, le carton, etc … par des chiffonniers non structurés et qui sont au nombre de 1400 personnes travaillant dans la récupération informelle. Ce manque de visibilité du conseil de la ville, pour trouver une solution radicale et définitive, l’amène  à faire des avenants avec les délégataires. Ce qui mène Ecomed a décliné toute responsabilité quand à l’effondrement de la digue de la décharge dû a son instabilité. Plusieurs fois alertant à la mairie.

Une pléthore de fonctionnaires

Le conseil de la ville, en manque de stratégie, ne sait quoi faire de la pléthore de son personnel, un effectif de quelque 25 mille employés, ouvrant ainsi la brèche à Casa Prestations de continuer à recruter de l’extérieur des employés, en manque d’expérience, qu’elle délègue aux prestataires. Comblant ainsi la brèche par de nouveaux filiales comme Casa Environnement, chargée de la collecte des déchets, de nettoyage et décharges, et une autre SDL qui s’occupera, en d’autres termes, des abattoirs et du marché de gros des fruits et légumes. Rappelons qu’avec la collecte sélective, on peut dégager plusieurs points positifs qu’il s’agisse de fabriquer du composte à partir des déchets verts (feuille arbre, jardins, etc) et les déchets des cantines, hôtels et restaurant dont regorge la ville de Casablanca.

En effet, la nouvelle décharge, initiée au collecteur, impose la capitalisation du savoir faire par l’appropriation d’expériences performantes sur le plan national, pratiquées en d’autres régions, au lieu de continuer à patauger dans un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sans connaître, ni identifier les besoins réels de la ville. Dont la mise en équation des expériences pilotes, dans de petites villes, pour pouvoir identifier les anomalies d’exécution et éviter de tomber dans l’erreur comme c’est le cas pour nombre de décharges au Maroc. Dans ce cas les bureaux d’études n’ont aucune connaissance, ni expérience du terrain, ni projection de la réalité marocaine, ils ne sont pas habiles à cautionner de telles œuvres .

L’appel émis par Casa prestation dans ce sens, prévoit faire valoriser jusqu’à 85 % les ordures. Les 15 % restantes, représentent quelque 600 tonnes, défalquées des 4000 tonnes reçues chaque jour sur la décharge, qui devront être enfouies  quelques parts. Sachant que la construction de la nouvelle usine de traitement nécessitera entre 2 et 3 ans. C’est une estimation qui échappe en pratique au conseil de la ville qui ne sait quoi faire de la décharge de Médiouna. Une décharge qui devrait, en principe, être réhabilitée en 2010, avec un budget de 57 millions dh. Sachant que Ecomed a, pour sa part, investi 24 millions dh. On se questionne sur comment le conseil de la ville avait fait pour les 23 millions dh restants.

Mais contrairement à ce qui se passe ailleurs, le Prix à la tonne pratiqué à Médiouna ne dépasse pas les 38 dh la tonne. Ce prix, selon les experts, ne peut couvrir les frais de traitement qui oscillent entre 100 à 150 dh la tonne. Déjà le prix à la tonne calqué sur la décharge OumAzza à Rabat est de 58dh.
Logiquement, et dans le meilleur des cas, le prix à la tonne ne doit dépasser les 150 dh la tonne, avec retour d’ investissement de 70 millions dh pour trois lignes de tri.

Avec cet encombrement de problèmes liés à la décharge de Madiouna, et avec ce qu’elle engendre pour son environnement , le conseil de la ville continue à faire l’oreille sourde sur la qualité écologique de cette décharge. Un nombre excessif de problèmes suscitent la réaction de l’opinion publique qui s’indigne de l’infiltration du lixivia vers Douar Mkansa, et de l’extension abusive de la décharge sur le domaine forestier de Bouskoura. On se questionne même sur la position de l’administration des Eaux et Forêts et sa réaction  pour sauvegarder cet environnement. Enclin en plus à l’effondrement de la digue, une quelconque catastrophe pourrait être un danger imminent pour tout les quartiers riverains.
Qui sont déjà en prise à l’odorat dû à la combustion internes des ordures. Ceci dit qu’après dix ans d’exercice, le ministère de tutelle devrait faire un diagnostique technique pour le plan national de gestion des déchets ménagers depuis son lancement en 2007.

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