InterviewReportage

Interview avec M. Brahim Mzened, directeur artistique du festival Timitar

L’enchantement d’une musique de terroir mondialisée

Quatre jours durant, la ville d’Agadir fut prise aux rythmes musicaux sur plusieurs esplanades montées pour l’occasion dans la capitale soussie comme «Al Amal»,«Bijaouane» et le théâtre sur verdure. Six cents artistes s’y sont activés, venus de plusieurs horizons présenter leur prestation devant un public de plus de 500.000 spectateurs avides de musique de terroir. Et c’est le festival Timitar qui en est le précurseur dans sa 7ème édition ouvert sur la diversité des rythmes et le dialogue des cultures.

Energie & Mines : M. Brahim Mzened un aperçu sur l’état actuel du festival ?

M. Brahim Mzened : Le festival dans sa 7ème édition a réussi à fédérer autour de lui la population gadirie, c’est une fête périodique pour le public et pour les artistes. Il s’est inscrit dans le paysage artistique national comme un rendez-vous culturel annuel. Aussi ses objectifs à l’internationale se sont réconfortés et s’est inscrit dans les événements culturels internationaux.
Avec l’ouverture de l’autoroute, ce qui rapproche le trajet entre Agadir et des villes comme Tanger, Casablanca ou Marrakech, le festival va avoir un impact plus important sur le plan national, les populations des régions du nord et de l’intérieur vont pouvoir venir assister au programme du festival qui est riche et varié. Le festival invite chaque année une diversité d’artistes y compris des têtes d’affiche de renommée mondiale, comme Jemy Cliff, Jilberto Jill, Salif Keita, Alpha Blonde, etc.

Le contenu du programme est- il marqué par la couleur amazigh, ou s’inscritil dans la multitude musicale de par le monde ?

Le festival a démarré avec une identité et un esprit amazigh, il accueille les musiques du monde, mais le festival n’est pas un festival communautaire comme ils peuvent penser certains, et non pas un festival folklorique ou berbère comme disent certains, mais c’est un événement ouvert aux autres genres de musique, issu d’une région riche en patrimoine culturel, qui est celle de Souss-Massa-Draâ, il est logique de donner aux artistes de la région la possibilité de se reproduire, d’autant plus que certains ont un niveau très intéressant sur les plans national et international.

Il y a eu des expériences mitigées pour faire réunir les artistes amazighs autour d’un même événement, et vos sponsors ne sont-ils pas réticents au soutien d’artistes en herbe ou restés à l’ombre et confinés dans un espace local ou même régional ?

La diversité culturelle marocaine est tellement riche, dont la partie amazighe est une partie intégrante qui a sa place, on a pas voulu être enfermé dans le patrimoine, mais on a voulu que Timitar soit un festival moderne et contemporain, ouvert, où il y a l’expression du présent. Et dans ce sens on invite nos partenaires étrangers à venir visiter le festival et voir ces artistes amazighs pour constater qu’ils ont leur place dans les musiques du monde, et beaucoup de ces directeurs artistiques ont invité ces artistes pour se produire en Europe ou en Afrique, qui ont donné de très bons résultats. Nous encourageons aussi les rencontres ou les créations entre artistes locaux et étrangers, qui peuvent travailler ensemble sur une longue période, ou se reproduire ensemble sur scène.

D’après les éditions précédentes du festival, quel est son impact sur le plan touristique ?

Les institutions et établissements touristiques sont des partenaires incontournables, et au-delà de l’impact sur la région et le bien être de la population locale, c’est un événement culturel pour le touriste de passage à Agadir. Et on a pris le risque, depuis la première édition, de s’installer dans la basse saison, pour attirer les touristes dans cette période.

Propos recueillis par
M. Moudarir

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