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Nuisance trophique dans les barrages

et impacte de l'agriculture sur le cycle de l'eau

La question écologique est devenue de nos jours prioritaire dans tout engagement politique . Plusieurs experts intergouvernementaux ont apporté des éclaircissements sur l’évolution technologique de l’environnement et l’ont identifié comme cause principale des changements climatiques, par l’enjeu de l’émission de gaz à effet de serre, et par les activités humaines à l’échelle de la planète. En effet, l’impact sur le climat dépend de l’ampleur des rejets par les industries, l’agriculture, les déplacements et le chauffage, qu’il soit urbain ou non. Il convient donc de réduire l’émission de ces gaz en agissant sur les différents secteurs émetteurs : c’est la stratégie de prévention. Malgré les accords de Paris sur le climat signés lors de la COP 21 en 2015, et ceux de la COP 22 à Marrakech en 2016, les rejets de gaz à effet de serre continuent d’augmenter : la satisfaction des intérêts immédiats continue de l’emporter sur les menaces du futur.
Toutefois, l’agriculture est une grande utilisatrice d’eau avec ses caractéristiques : elle soustrait au milieu, en l’évaporant, une grande partie de l’eau qu’elle prélève, ceci au cours des mois les plus chauds et quand les rivières sont au plus bas. L’agriculture actuelle a donc un impact important sur le grand cycle de l’eau, et l’on peut prévoir que les changements climatiques ne feront que renforcer cette particularité, si son modèle et ses pratiques ne sont pas transformés.
L’adaptation aux changements climatiques ne saurait être le prolongement du modèle agricole actuel, avec ses volumes stockés qui n’ont fait qu’augmenter au fil des ans, et ses prélèvements excessifs, accompagnés de pollutions aux nitrates et aux phytosanitaires. Corrélativement l’adaptation doit poursuivre un objectif supplémentaire : faire régresser significativement les pollutions de l’eau et la destruction des milieux qui accompagnent les pratiques du vieux monde .

Les barrages permettent aussi aux pollutions, azote, phosphore et autres éléments chimiques qui circulent dans les cours d’eau, d’exprimer puissamment leurs nuisances trophiques dans les retenues, alors que leurs effets sont nettement moins marquants en eau courante. Pour qu’une retenue soit maintenue dans un état acceptable, il faut que les concentrations en éléments nutritifs soient très faibles, et donc très inférieures à ce qu’elles sont dans le cours d’eau qui l’alimente. En conséquence, les traitements de toutes les sources de pollution, situées dans le bassin versant amont, devront être beaucoup plus poussés que ce qu’ils sont aujourd’hui, notamment en matière d’activité agricole. Sous l’impulsion des agences de l’eau,( Régies et Société délégataires) dans les villes et industries ont amélioré globalement et significativement leurs rejets, et les réductions des rejets de phosphore sont spectaculaires, ce qui ne veut pas dire que tous les problèmes sont résolus. À l’inverse, les apports agricoles diffus sont hors de contrôle, et neutralisent les résultats obtenus par ailleurs.
Avec les changements climatiques, la température de l’eau augmente, eutrophisation et cyanobactéries vont prospérer, une bonne raison pour ne pas faire des retenues sur les cours d’eau, à moins de prendre des mesures drastiques pour cantonner ces phénomènes dans des limites scientifiquement maîtrisables : mais est-ce possible économiquement ? L’eutrophisation se manifeste dans des bassins hydrographiques de notre pays, où il est signalé la présence de plusieurs stockages en zones arides.Ce qui nous permet de dire que les eaux retenues dans les barrages doivent se soumettre à un contrôle délicat, surtout l’eau destinée à la consommation domestique.

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