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8 mars, une journée qui en dit trop pour la femme

C’est une prise de conscience jalonnée par un nombre d’études et de réflexions pour porter plus haut et en apothéose la condition de la femme. Cette journée du 8 mars est donc la conclusion de plusieurs manifestations, des fois fracassantes. C’est un processus qui se délie dans les dédales du temps et de l’espace pour se faire un piédestal d’où l’appel aux droits fondamentaux. Et aussi faire porter plus haut la condition de la femme dans un environnement masculin le contraignant à prendre part dans tous les domaines de la vie. Cette journée demeure donc un référentiel pour millions de femmes depuis le 8 mars 1911, date idoine de cette journée qui devient celle de la femme. Plusieurs actions sont lancées depuis, presque intercontinentales, particulièrement occidentales.  

En Afrique ce n’est qu’en fin juillet 1974 qu’a été consacrée « la Journée de la femme africaine », qui témoigne du rôle joué par la femme et sa capacité de réaliser et conduire des changements dans le Continent, dont l’élimination de l’apartheid et l’instauration d’une justice commune dans la défense des droits Humains, objectifs prioritaires du mouvement féministe en Afrique. Un concept qui inclue également  la
femme marocaine qui se débat encore contre l’exclusion, dans l’espoir de réaliser un espace féminin probant. C’est de cet espace monopolisé par l’homme, qu’il réagisse dans les parcs publics, jardins ou même cafés et restaurants, l’homme s’impose comme maitre des lieux. Combien sont aussi frappants ces manquements au respect de la jeune fille harcelée de tout bord. La liste est longue ;mais contentant nous, tout simplement, de ce périmètre urbain qui condense un nombre de malfrats bannissant de même la femme rurale recalée derrière le voile d’une misère économique et intellectuelle. La femme rurale est alors base de contradictions quand nous parlons de liberté de la femme, au moment même où elle se bat pour survivre au quotidien d’une campagne souvent désertique. Ayant de trop la charge d’enfants et foyers dépourvus d’élémentaires moyens de subsistance .
Le 8 mars est donc une occasion où se dessinent le présent et l’avenir de la femme, et ,où aussi, se caractérise sa condition de moteur de développement socio-économique du pays. C’est dire aussi que sans une émancipation inconditionnelle, prônant sa promotion sociale et son devenir intellectuel, sa liberté ne serait que du baragouinage illusionniste. Depuis l’indépendance, la femme au Maroc a traversé plusieurs étapes dans l’appropriation de sa condition sociale. Une équation que le recensement général de la population en 2004 propulse comme acteur majeur, par son nombre supérieur à celui des hommes. Et qui témoigne, malgré tout, de la présence décisionnelle de l’homme. Oubliant que la machine électorale se fait en mouvement grâce à la femme, pour laquelle les politicards ne réservent qu’un cota minime dans l’hémicycle parlementaire.

En d’autres lieux, la situation des femmes, dites entrepreneurs, signifie que la femme citadine, cultivée et avertie, peut se mesurer à son homologue, l’homme, dans la gestion des affaires. Au demeurant c’est via un faible accès au capital qu’elle se mesure, en se pavanant dans une apparence médiatisée. Moins de 1% des femmes actives en 2000 se sont déclarées comme employeurs contre 3% pour les hommes.   Alors que les professions de commerçant, d’intermédiaire ou de financier ne drainent que 3% des femmes actives(15% chez les hommes). Dans les zones rurales, presque 85% des femmes actives sont employées en tant qu’ouvrières agricoles (contre 45,8% chez les actifs masculins).

C’est donc une occasion qu’on ne peut que déplorer compte tenu de l’enseignement réservé aux femmes et le taux d’analphabétisme marquant, qui est de 54,7% contre 30,8% pour les femmes. Une telle approche laisse de loin les femmes rurales qui demeurent à la touche du progrès scolaire, les placardant dans des tiroirs de l’ignorance. Cependant, le Maroc fait progrès et assimile que le développement ne peut se réaliser sans la participation active de la femme aux secteurs clés de l’économie. Et que cela ne peut se réaliser sans une éducation adéquate et progressive.
Selon un rapport du PNUD sur le Maroc, qui fait référence depuis 2006, « le déficit quantitatif de scolarisation des filles est en partie compensé par les aspects qualitatifs de leur intégration dans le système éducatif. Les performances ont tendance à être meilleures que celles des garçons, comme le montre l’examen de l’insertion dans la formation professionnelle et dans l’enseignement supérieur. La femme rurale est également mal lotie en matière d’espérance de vie à la naissance. Elle vit moins de 73 ans par rapport à la femme urbaine. C’est 68,1 ans contre 75,4 ans. Ceci montre clairement les disparités en matière de santé, de nutrition et d’hygiène de vie. Dans le meilleur cadre, la mortalité des femmes, lors de l’accouchement, reste préoccupante : elle est de 227 pour 100.000. La comparaison avec des pays similaires montre que le risque de décéder à la suite d’un accouchement est deux fois plus élevé au Maroc qu’en Tunisie et en Égypte et presque six fois en Jordanie. La situation est plus grave à la campagne qu’en ville. Ainsi pour 100.000 naissances vivantes, on compte 267 décès maternels en milieu rural, contre 187 au niveau urbain. Dans le même registre on note que le Royaume a réalisé des performances notoires.
La situation de femmes entrepreneurs gagne de plus en plus de terrain. Mais le faible accès de la femme au capital reste notoire. Moins de 1% des femmes actives occupées en 2000 se sont déclarées comme employeurs contre 3% pour les hommes. Par milieu de résidence, 12,8% des femmes actives occupées en milieu rural sont des cadres moyens (contre 5,8% pour les hommes). Alors que les professions de commerçant, d’intermédiaire ou de financier ne drainent que 3% des femmes actives occupées (15% chez les hommes)« , conclut le rapport..
Notant que  les femmes détiennent plus de 152.000 unités dans l’informel soit un taux de 12,4% dans ce secteur. La part de l’emploi féminin est de 23,2%. Soit que 62% de ces unités sont tournées vers l’artisanat. Les unités informelles féminines sont plus localisées au domicile. Et pour conclure, il est notoire de mentionner que des résolutions  compensées dans une rhétoriques avant-gardiste ,continuent de jalonner, pour ainsi dire, un contexte où les droits humains sont condition de développement, en particulier ceux de la femme.

Basma Filali

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