EconomieMines Géologie

Secteur minier

L’impérative réforme sonne le glas

Le secteur des mines a grand besoin d’une mise à niveau qui lui permettra de faire face aux mutations de l’économie mondiale, mais plus encore, profiter des multiples opportunités qui s’offrent au Maroc après le regain d’intérêt pour une bonne partie des minerais qu’il exporte.

Plus que jamais, le département de l’Energie et des mines cherche à dynamiser le secteur minier. Et il a de bonnes raisons pour le faire. Ce secteur qui contribue à hauteur de 6% du PIB, de 22% dans les exportations nationales en valeur et qui emploie plus de 34.200 personnes, a grand besoin d’une mise à niveau pour, dans un premier temps, mettre en évidence de nouveaux potentiels, améliorer sa valeur ajoutée et favoriser son développement durable. Mais aussi parce que le secteur doit faire face aux mutations de l’économie mondiale qui devient de plus en plus marquée par la compétitivité, l’instabilité
des marchés et la volatilité des prix.
Mais depuis l’année 2010 un vent de relance est venu secouer le secteur, pour voire son activité reprendre dans un contexte international plus favorable qu’en 2009. En effet, le retour à la normale des conditions d’approvisionnement sur le marché agricole et le renforcement de la production des biocarburants ont largement profité au commerce mondial des fertilisants. Plus encore, la dernière hausse des prix du pétrole a favorisé l’utilisation mondiale des céréales pour fabrication de l’éthanol,( chose que le ministre de l’Agriculture M.Akhennouch a bel et bien écarté en préconisant que les agriculteurs doivent s’éloigner tant qu’ils le peuvent de cette exploitation) et qui laisse se traduire automatiquement par un regain des échanges mondiaux de fertilisants.
Par ailleurs, la reprise, plus rapide qu’attendu, de la demande mondiale pour les engrais phosphatés a permis aux prix du phosphate et de ses dérivés de connaître un retournement à la hausse. De ce fait, les
exportations nationales de phosphate brut se sont accrues au premier trimestre 2010 d’environ 12%, en variation trimestrielle et allant crescendo en 2011.
Par contre, les ventes destinées à la transformation locale ont été moins dynamiques, frôlant la stagnation avec une évolution trimestrielle inférieure à 1% au cours de la même période. Le deuxième trimestre 2010 s’est avéré plus intéressant pour l’activité phosphatière qui aurait continué de profiter du redressement progressif de l’utilisation mondiale du phosphate. Le marché prévoit une croissance de 24% des expéditions de phosphate brut, en comparaison avec le premier trimestre. Ce sont principalement les pays de l’Amérique du Sud et de l’Asie de l’Est qui auraient le plus renforcé leurs importations. En ce qui concerne les minerais métalliques, leur production a progressé de 3,1%, en variation trimestrielle, après s’être repliée de 3,6% un trimestre plus tôt. Cette évolution positive a essentiellement été portée par le regain d’intérêt des investisseurs pour les produits miniers.
Et cela est dû notamment à un environnement international plus favorable qui a permis un redressement de leurs prix sur le marché mondial. Par conséquent, l’indice des cours internationaux des principaux métaux exportés par le Maroc a affiché une hausse de 12%, en variation trimestrielle, marquant, ainsi, un retour vers son niveau du deuxième trimestre 2008, juste avant le déclenchement de la crise financière mondiale.
Ce regain de demande au niveau international pour les principaux métaux exportés par le Maroc pousse à mener une réelle réflexion sur ce secteur et impose au pays une meilleure valorisation de son patrimoine pour s’assurer une forte présence au niveau international ou du moins pour assurer sa propre consommation. L’idée est d’aboutir à une réponse pour chacun des axes majeurs de cette stratégie que sont le développement de la petite mine et de la recherche minière, la découverte et l’exploitation de ressources minérales pouvant se substituer à des matières importées ou encore l’encouragement des investissements dans les activités de transformation sur place des minerais pour l’amélioration de la valeur ajoutée du produit fini. Il faut dire que le segment de la petite mine est l’un des piliers de la stratégie minière nationale. Car elle représente, selon les chiffres de l’Onhym, près de 40% des parts dans la production nationale (hors phosphates) et près de 22% de la valeur totale des ventes du secteur minier. L’intérêt pour ce segment ne date pas d’aujourd’hui. En 2007 déjà le département de l’Energie et des Mines avait mis en place un programme pour venir en aide aux opérateurs de la petite mine. Il avait été réalisé à la lumière d’une étude faite en 2006. L’objectif était de transformer les petites exploitations en de vraies mines, petites certes, mais structurées. Plus encore, la création d’emploi engendrée par cette mise à niveau induirait un effet boule de neige positif dans ces régions sur le plan social à travers l’amélioration des revenus, réduction de la pauvreté, limitation de l’exode rural… En même temps, l’encouragement de ces petites exploitations permet plus d’exploration et donc de meilleures chances de découverte de gisements exploitables à l’échelle industrielle.

Tags
Montrer plus

Articles connexes

Close