Energies RenouvelablesEnvironnement
Transition écologique avec l’hydrogène : mythes et réalités
L’hydrogène (H2) en tant que matière première n’est pas disponible à l’état naturel en quantité suffisante. Il faut donc le produire. L’IEA estime que plus de 99% de l’H2 est produit à partir d’hydrocarbures et seulement 0.6% avec les technologies de capture du carbone, ce qui va à l’encontre du slogan H2 zéro émission.
90% de l’hydrogène mondial est produit par reformage d’hydrocarbures. ce procédé consiste à séparer les atomes de carbone de l’hydrogène sous certaines conditions précises de température, de pression et d’humidité. Le reste est produit par électrolyse de l’eau qui utilise l’énergie électrique pour séparer l’hydrogène de l’oxygène de l’eau.
Pour qu’on puisse affirmer que l’utilisation d’énergie à partir de l’Hydrogène et zéro émission, il faut qu’il soit majoritairement produit à partir d’électricité décarboné au lieu d’être d’origine fossile. Cependant produire 1 Kg d’hydrogène émet 12 Kg de CO2.
Coté rendement, la production du l’Hydrogène par électrolyse de l’eau avec de l’électricité renouvelable est 3 fois moins efficaces que le stockage par batterie. Selon l’ADEME le rendement de l’Hydrogène est de 25% contre 70% pour les batteries électriques. Ce gaspillage énorme d’énergie ne justifie pas l’adoption de tel technologie.
Un autre problème sérieux et quand l’hydrogène fuit, il monte dans la haute atmosphère et casse les molécules qui dégradent le méthane. Donc l’effet de serre du méthane dure plus longtemps. Le méthane a un effet largement plus fort que le CO2, mais largement plus court car théoriquement, il est vite dégradé. Mais si on prolonge sa durée, ça peut être vraiment dramatique. Les fuites viennent des micro-fissures des réservoirs, et des solutions de remplissage. Si on doit utiliser de l’hydrogène, il faut que ce soit pour des réservoirs épais sans fissure et volumineux.
En conclusion, pour déployer à grande échelle l’usage de l’hydrogène dans une économie et industrie soutenables et respectueuses de l’environnement, il faudrait disposer de grandes capacités d’énergie bas carbone. Cela signifie des infrastructures de production importantes comme les éoliennes, les panneaux solaires et les centrales nucléaires.