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Histoire de l’entrepreneuriat et l’innovation au Maroc
L’entrepreneuriat innovant a démarré timidement au Maroc vers les années 2000 à travers des initiatives prises par des présentateurs d’émissions à la Télévision comme »Entreprendre » », Challenge ». Ce n’est que vers les années 2010 que l’Université a commencé à promouvoir les actions d’entrepreneuriat enseigné et appris aux jeunes étudiants.
L’Université Hassan II par exemple a bénéficié d’un financement de l’UE et l’appui de l’ONUDI dans le cadre du Projet Tempus »UNCHAIN » ; University Chair on Innovation pour mettre en place une chaire d’innovation, désigné par son titulaire Pr. Mohamed TAHIRI.
Cette chaire a établi un programme d’encouragement qui exhorte les étudiants et les chercheurs à communiquer sur leurs idées innovantes, participer aux compétitions, enregistrer leur propriété intellectuelle auprès de l’Office Marocain de la Propriété Intellectuelle et valoriser leurs travaux de recherche pertinente et appliquée. Le Ministère du Commerce et d’Industrie a initié et présenté un soutien financier pour la création des « Cités d’Innovation ». L’Université Mohamed V de Rabat et l’Université Cadi Ayyad de Marrakech ont été les premières à créés ces cités. Puis l’Université Sidi Mohamed ben Abdellah les a rejointes en 2013 et l’Université Hassan 1er de Settat est venue après vers 2015.
Ensuite ce sont les Universités Hassan II de Casablanca et Ibnou Zohr d’Agadir qui se sont jointes à la caravane d’Innovation et d’entrepreneuriat. En 2012, on voit apparaître un certain nombre de promoteurs de l’innovation et l’entrepreneuriat comme le CNRST (Centre National de Recherche Scientifique et Technologique) qui a créé un centre d’incubation et d’essaimage, la fondation OCP qui a créé un incubateur à la Faculté pluridisciplinaire de Khouribga, l’association R&D Maroc qui organise chaque année un prix pour les jeunes chercheurs et un prix pour les inventeurs libres, l’organisation Internationale Bidaya qui s’est installé à Casablanca en incubateur de projet innovateur d’entrepreneuriat social, l’ONG Injaz Al Maghrib qui accompagne les jeunes élèves et les étudiants dans leur projets de création de stratups innovantes, Career Center sous l’égide de l’USAID participe dans plusieurs université marocaine au renforcement de capacités et aux soft skills, … la liste est longue.
Cette dynamique a été généralisé et bien présente dans toutes les universités marocaines sans exception. D’autres projets européens comme Erasmus + SALEEM et Erasmus + YABDA sont venus accélérer le processus de promotion, d’appui, de coaching-mentoring et d’incubation pour les porteurs de projets innovants.
Les investissements de la Banque mondiale dans le domaine de financement de projets de création de startups et de spin-offs à travers les mécanismes « Innov Idea », « Tatwir » et « Innov Invest » a atteint en 2017 la somme de 10 millions de Dollars mise à la disposition de Tamwilkom (ex Caisse Centrale de Gestion) pour appuyer les jeunes talents désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat durable et innovant. Pour pallier au problème de chômage des jeunes diplômés de l’Université, le nouveau gouvernement marocain de 2021 a créé le fond FORSA pour exhorter les jeunes à l’entrepreneuriat.
Certes, ces initiatives sont potentiellement louables bien qu’elle nécessite un personnel formateur conséquent et compétent et des centres de transfert de technologies, des centres de prototypage comme les FabLab et des centres d’accompagnement bien structurés. C’est le cas par exemple de l’ANAPEC qui signe des convention cadres avec les universités et créent des centres de voisinage au sein des universités. L’entrepreneuriat est en effet une solution viable pour l’auto employabilité et la création de la richesse.
Dans le Projets Erasmus + Yabda coordonné par Pr. Abderrahim KHALIDI et géré par Pr. Mohamed TAHIRI de l’Université Hassan II de Casablanca, le consortium a effectué une analyse des écarts auprès des étudiants et des enseignants chercheurs des universités maghrébines qui illustre bien le niveau culturel des concernés et leur degré d’enthousiasme et de croyance à l’entrepreneuriat et l’engagement dans le monde des affaires. L’étude a montré qu’il y a encore beaucoup à faire pour convaincre à la prise de risque de créer son propre business que de se contenter de l’embauche par des organismes publics ou privés et du salariat comme poste stable.
Le consortium du projet Erasmus + Yabda a élaboré également un guide de bonnes pratiques en Entrepreneuriat qui est une synthèse de plusieurs expériences européennes et internationales décrivant les processus de meilleures procédures et mécanismes de réussite pour l’accès au marché. Par la suite, ce consortium a émis un autre guide d’orientation et d’identification des mécanismes de financement des projets innovants. le but étant d’aider à relever les défis et créer des startups de haute valeur ajoutée, par l’échange d’expérience, le transfert de technologies, etc…
Le projet Erasmus + Saleem a instauré le statut de l’étudiant entrepreneur ratifié par le Ministère de l’enseignement supérieur. Le Professeur Anas KETTANI et l’AUF (L’Association des Universités Françaises) en sont les instigateurs.
Voici un secteur prometteur pour l’énergie propre de demain avec des rendements concluants, pour l’exploitation intelligente des ressources naturelles, leur transformation en produits viable et de haute valeur ajoutée, la création de startups innovantes capable de se positionner à l’échelle locale et régionale ; voire internationale ; pour le développement de nouveaux business par la créativité et l’innovation radicale ou de rupture.
Professeur Mohamed TAHIRI, Titulaire de la Chaire de l’Innovation, Expert International en Chimie, Bioénergie, Génies de l’eau et de l’Environnement, Faculté des Sciences Ain Chock, Université Hassan II de Casablanca, Maroc. Email : mohtahiri@yahoo.fr