EnergieEnergies Renouvelables

Lafarge met cap sur l’éolien

Lafarge Maroc et Ciments du Maroc se mettent progressivement à l’éolien pour réduire la facture de l’électricité, qui pèse au moins dans les deux tiers de leur coût de production. En dix ans, ils ont pu réduire de 35%.

C’est le français Lafarge Ciment qui a le premier investi dans le nouveau filon des énergies renouvelables, l’éolien. A Tétouan, dans le nord du Maroc, tout près du détroit de Gibraltar et dans une région venteuse, Lafarge a installé ses éoliennes en 2005 qui lui permettent de produire 32 MW. Près de Casablanca, le cimentier français a choisi une autre alternative pour ses usines : des contrats clé en main d’énergie éolienne, contournant la voie de la construction de parcs éoliens. Le premier producteur de ciment au Maroc a signé des contrats de fourniture d’électricité avec la Holding Nareva pour alimenter son usine de Bouskoura, tout près de l’aéroport international Mohammed V. L’usine de Lafarge de Bouskoura avait en mars dernier commencé à recevoir ses premiers KW et recevra toute la puissance contractuelle en septembre prochain, annonce Lafarge. Avec ses installations et l’accord d’achat d’énergie éolienne, Lafarge devrait satisfaire à court terme 50% de ses besoins en électricité.

Holcim, Cimar, l’éolien en ligne de mire
Quant à Ciment du Maroc, la Cimar, elle devrait mettre en service début 2014 un parc d’une capacité de 10 MW dans la ville de Safi, au sud de Casablanca, sur l’Océan, selon l’hebdomadaire «La VieEco». Et, comme l’énergie éolienne est dans l’air du temps, la filiale de l’italien Italcementi, examine les possibilités pour installer un site supplémentaire. De son côté, Holcim Maroc a également choisi d’acheter son énergie renouvelable en éolien avec des contrats. A l’horizon 2014, Holcim Maroc compte satisfaire jusqu’à 30% de ses besoins énergétiques grâce à l’éolien et devrait arriver à 70% de consommation d’énergie éolienne sur les dix prochaines années. Depuis 2003, la consommation électrique par tonne de ciment a baissé de 35%, passant de 120 à 78 KWh/t de ciment. Suffisant pour encourager les cimentiers au Maroc à développer les sources d’énergies alternatives et réduire leur coût de production.

Avec une facture annuelle de plus de 50 milliards de dirhams (500 millions d’euros) pour ses achats de produits d’hydrocarbures, dont le fioul, pour faire marcher ses centrales électriques, le Maroc veut s’affranchir de cette dépendance. Les autorités ont donc mis en place un vaste programme de production d’énergies renouvelables, dont l’éolien. Le programme marocain intégré à l’énergie éolienne prévoit, avec un investissement total de 31,5 milliards de DH, soit quelque 3,5 milliards dollars, la construction de cinq grands parcs éoliens à l’horizon 2020. Cinq sites de production d’énergie électrique à partir de l’éolien, implantés notamment à Tanger, Tétouan ou Taza, atteindront une puissance installée de 1.000 MW, soit 19% de la puissance électrique installée du pays. Ils produiront surtout près de 3.305 GWh/an d’électricité. Et, vers 2020, la production d’énergie électrique provenant de l’éolien devrait ainsi atteindre 2.000 MW.

Agence / Rédaction

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