Hausse attendue de 550 DH/T
Une nouvelle hausse du prix du fuel industriel est attendue, et rien dans l’horizon ne peut prédire le contraire car, la structure des prix étant révisée en principe tous les quinze jours, en donne les prémices d’une telle augmentation. Et le gouvernement pour sa part, en cette fin de mandat, table sur une hausse de 550 dirhams la tonne.
Le prochain gouvernement est appelé en 2012 de maintenir le même niveau de hausse qui pourrait être appliqué sur le fuel industriel, et dont bénéficie de la subvention publique une longue liste d’opérateurs dans une certaine limite, à l’exception de l’ONE, qui a la charge de la production nationale de l’électricité.
On parle désormais de ramener la part de la subvention de l’Etat au prix de 10%, pour atténuer, dans une certaine mesure, son indexation sur les cours internationaux.
Partant de cette hypothèse, le fuel n’a pas de raison d’être subventionné, ce n’est pas un produit de base, laisse filtrer le directeur de la Caisse de compensation. Mais pour les industriels, toute hausse du fuel serait pénalisante, car le poste énergie est assez coûteux. «Le problème est celui de l’insuffisance des infrastructures de stockage qui nous auraient permis de profiter des moments avantageux. Cette augmentation du prix du fuel aura un impact sur la production et également sur le transport» , soutient David Tolédano, président de la Fédération des industriels de matériaux de construction. Dans l’immédiat, le souci du gouvernement est d’alléger la facture de la compensation. Car la part de la subvention dans le prix du fuel a atteint près de 60% et l’on cherche à la baisser à 25%, soit le même niveau que l’année dernière.
D’autant que la charge globale de compensation dépasse l’entendement puisque l’on table sur 45 milliards DH d’ici la fin de l’année, soit l’équivalent de 5% du PIB ou le budget d’équipement de l’Etat. Ce produit, dont la consommation a augmenté avec l’entrée en service des centrales de l’ONE, n’était pas subventionné auparavant. Plus précisément, de 1995 à 1999, son prix était indexé sur les cours mondiaux. Durant cette période, le marché national était même excédentaire. Le plus bas prix enregistré durant cette période étant de 1.389 DH/t en 1998, une période durant laquelle les cours du pétrole s’étaient effondrés. Ce n’est donc qu’en novembre 2000 que le prix du fuel a franchi le cap des 2.000 DH/t. Ce qui a poussé au gel de l’indexation et à une révision du prix. Mais dès 2006, le gouvernement avait décidé de reprendre l’indexation du prix du fuel par rapport aux marchés internationaux. Mais la décision n’a pas été respectée compte tenu de la flambée des cours. Le niveau de la subvention est donc passé d’une moyenne annuelle de 72,20 dirhams en 2006 à 587,67 en 2007 avant de culminer à 1.594 dirhams durant le premier semestre 2010. Ce qui a poussé le gouvernement à opérer l’augmentation de 592 dirhams, ramenant la subvention à 1.032 dirhams cette année. En 2011, le niveau moyen de la subvention du fuel est de près de 2.000 dirhams, selon le directeur général de la Caisse de compensation.