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La croissance culbute sur le recul agricole

Quelle croissance le Maroc réalisera-t-il en 2016 ? Les institutions marocaines comme le HCP, Bank Al Maghrib ou le Centre marocain de conjoncture prévoient un taux inférieur à 2%. Pour un pays tel que le nôtre, afficher un taux de croissance de 1% est une véritable catastrophe. A en croire le chiffre  avancé par  la Banque centrale, la décision de revoir à la baisse sa prévision pour le taux de croissance à 1%, au lieu des 2,1% annoncés précédemment reste de mise. En effet, c’est un choc économique que l’annonce aurait fait subir aux investissements. D’autant plus, l’institut d’émission affiche plus de pessimisme que le Haut-commissariat au Plan (HCP) et le Centre marocain de conjoncture (CMC) qui tablent respectivement sur 1,3% et 1,2%. Une approche qui se rabat sur une différence spéculative des données.

Quant au  ministre des Finances, qui pour une fois fait preuve de pragmatisme, l’annonce du taux de croissance pour l’année 2016 devrait se situer à moins de 2%  pour s’aligner à peu près sur les données susvisées. La révision à la baisse s’explique par  l’effet de conjoncture climatique engendrant de faibles  réalisations du secteur agricole dont une production céréalière prévisionnelle de 38 millions de quintaux (au lieu de 70 millions de quintaux prévus) et un PIB non agricole qui continuerait à évoluer à un rythme limité de 2,9%.. Le Maroc en effet fait face à la pire des années de sécheresse, jamais enregistrées depuis trois décennies, s’accordent à dire les experts.

Le recul de la valeur ajoutée agricole aurait pu être encore plus grave si ce n’est des mesures d’urgences prises ayant permis de sauver les autres branches agricoles (autres que les céréales).

D’un autre côté la reprise assez modérée de secteurs comme les BTP ou les télécoms, ainsi que le dynamisme des secteurs exportateurs tels que l’automobile, nous ont évité d’afficher un taux de croissance négatif.

Cependant, dans son panorama mondial de prévision de la croissance, le FMI pronostique 2,3% en 2016 pour le Royaume. Prévoyant qu’en 2017, la croissance de l’économie marocaine serait de 4,1%. Et de conclure que sur  la seule région du Maghreb, la moyenne 2016 s’établit à 2,5%, au delà du Maroc qui fera moins que l’Algérie (+3.4%) selon le Fonds.

Face donc à cette performance économique peu reluisante, le Royaume se trouve presque contraint de reconduire la ligne de précaution de liquidités, accordées par le Fonds monétaire international (FMI) en 2014 et qui doivent expirer en juillet 2016. En tout cas, le ministre des Finances, ne semble plus déterminé à mettre fin à cette ligne de crédit de 5 milliards de dollars, quand bien même elle n’a été jamais utilisée par le Royaume au cours de ces deux dernières années.

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