EnvironnementTechnologie

Epuration de l’eau par les plantes

Élimination des plombs

L’homme a toujours su utiliser les plantes pour sa survie. Elles ont d’abord servi de ressource alimentaire et de matériaux de construction. Ils les utilisent depuis très longtemps pour leurs propriétés thérapeutiques afin de soigner les maladies ou se débarrasser de parasites.

Depuis une dizaine d’année et face aux nombreux problèmes de pollution, certaines espèces comme les roseaux de type Phragmites, semblent être intéressantes, car potentiellement accumulatrices de pollution. On pourrait donc envisager de les utilisées dans des stations de traitement afin de filtrer et épurer nos eaux et remplacer les stations classique.

Dans la nature, l’épuration de l’eau se fait de manière naturelle. La phytorestauration (ou la phytoépuration) de l’eau ou l’utilisation des végétaux dans l’épuration des eaux est un procédé récent qui reprend les techniques naturelles d’autoépuration. La phytorestauration part du principe que les plantes absorbent naturellement des éléments traces ainsi que d’autres substances de l’eau et soit qu’elles emmagasinent, accumulent, métabolisent ou bien les rejettent dans l’atmosphère. Ce type de plantes assurent avec efficacité l’élimination des métaux lourds, dont le plomb, le mercure, le fer, le manganèse, le zinc et le cuivre, car elles doivent compter sur certains éléments traces pour survivre au même titre que les humains. Quelques espèces, connues comme étant des hyperaccumulateurs, peuvent accumuler et tolérer de très grandes concentrations de métaux, dont quelques-unes jusqu’à cinq pour cent de leur poids sec. Les racines des plantes contribuent également à la croissance des micro-organismes qui assurent la biodégradation des contaminants organiques, ils se nourrissent de matières dont sont chargées les eaux pour les transformées en molécules inoffensives. On trouve aussi, des plantes qui produisent et libèrent des substances qui permettent la dégradation des polluants organiques dans la rhizosphère (partie du sol sous influence directs des racines d’une plante).

Depuis l’antiquité chez les Grecs et les Romains, ainsi qu’en Chine, les plantes sont utilisées pour traiter la pollution. L’effet dépolluant des macrophytes (végétaux aquatiques visibles à l’œil nu) est connu de façon empirique depuis très longtemps, cependant, ce n’est qu’à partir des années 1950 que des chercheurs allemands commencent à analyser ce phénomène de façon scientifique. Ils mettent en évidence que ce ne sont pas les plantes elles-mêmes qui ont une activité dépolluante mais plutôt les bactéries vivant autour de leurs rhizomes (tige souterraine en forme de racines).

Les systèmes de phytorestauration offrent une solution économique et durable pour l’épuration des eaux. L’investissement n’est pas aussi élevé que pour une Step avec bassins en béton, des pompes, etc. Un filtre à phragmites à lits verticaux, système le plus coûteux, revient, pour 1000 habitants, moitié moins cher qu’une station d’épuration classique. La simplicité des systèmes permet également de diminuer notablement les interventions de maintenance. Enfin, il ne faut pas négliger les autres avantages, matériels et immatériels : pas de bruit, ni d’odeurs, ni de consommation d’énergie, en plus c’est écologique.

Concernant l’occupation de l’espace, l’épuration classique consomme une place non négligeable, avec toutes ses dépendances et son périmètre de nuisance olfactive. Les systèmes de phytorestauration les plus extensifs nécessitent 10 m2 d’installations par habitant (soit 2 hectares pour 2000 habitants). Il est bien rare qu’il n’existe pas ici ou là, dans une petite commune, des terrains délaissés offrant la superficie nécessaire. C’est aux Pays-Bas, où la densité de population est une des plus élevées au monde, que l’épuration par les plantes est la plus répandue. Des systèmes plus sophistiqués et plus intensifs permettent de diviser par deux les surfaces nécessaires à l’installation des équipements.

La phytorestauration de l’eau semble être une bonne alternative aux stations d’épuration classiques au moins pour les petites collectives. La qualité de l’eau en sortie respectant largement la réglementation et le faible coût de fonctionnement en font un système très intéressant. Toutefois, ce système est en développement et son évolution dans le temps n’est pas connue. En tout cas, pour une fois, les mentalités semblent prêtes à changer et ainsi préférer l’épuration rustique à l’épuration classique puisque le nombre de ces stations augmente. De plus, aujourd’hui, certains développent de nouveaux systèmes encore plus innovant utilisent par exemple des lombrics dans l’épuration.

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