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Marrakech, ville phare de la Cop22

Lors de la visite royale à Pékin les 11 et 12 mai dernier, le Maroc et la Chine ont signé un accord de partenariat stratégique dont lequel figurent notamment quatre projets investissements industriels en rapport avec l’énergie verte ou les transports propres. Ils seront bienvenus à l’heure de la prochaine Cop22 à Marrakech en novembre.

 

Ces projets restent néanmoins à confirmer et à préciser sur bien des points. S’ils arrivent à terme, il s’agira d’une des premières incursions d’investisseurs chinois dans le domaine industriel dans le Royaume. Contrairement à de nombreux pays d’Afrique, dont l’Algérie, la présence des entreprises chinoises au Maroc demeure en effet très réduite. Le seul projet d’ampleur, une usine de tubes d’acier pour pipelines à Tanger annoncée en juillet 2014 étant restée sans suite. Qu’en sera-t-il cette fois? Quatre projets sont à l’ordre du jour dont: la production de panneaux solaires photovoltaïques. Ce projet vise à construire une vaste usine d’assemblage de modules solaires photovoltaïques. Ce serait une première marocaine à grande échelle. L’entreprise chinoise concernée est Hareon Solar Energy. C’est un fabricant de cellules et de panneaux basé à Jiangyin, dans la province de Jiangsu. La société Jet Contractors, groupe opérant dans le bâtiment, la construction et les énergies renouvelables et la SIE sont partie prenante côté marocain. Le projet porte sur la mise en œuvre d’un site industriel intégré destiné d’une capacité de 160 MW de modules et cellules. L’investissement global soutenu par Attijariwafa Bank serait de 1,17 milliard de dirhams, soit près de 110 millions d’euros. Dans la première, il s’agira de mettre à niveau l’unité existante de Jet Contractors d’Oued Yquem (Skhirat) avec un accompagnement  chinois en technologies avancées. Dans un deuxième temps, PV Industry (Jet Energy, filiale de Jet Contractors) implanterait un site sur une zone industrielle dans la région de Tanger, pour continuer le plan d’investissement prévu.

Des bus électriques «made in Morocco». Ce projet d’usine implique du côté chinois le fabricant de bus Dongfeng Yangtse Ltd. C’est une entreprise basée à Wuhan, capitale chinoise de l’automobile. Le Maroc, lui, implique la Société d’investissement énergétique (SIE), une entreprise publique marocaine de promotion des projets industriels destinés à la production et à l’efficacité énergétique. Autre société, l’immobilière Marita Group. Côté financement, la Banque centrale populaire (BCP). Le projet porte sur la construction d’une unité de fabrication de bus électriques dernière génération. Le montant de l’investissement a été estimé à 1,2 milliard de dirhams, soit 110 millions d’euros (1000 dirhams = 92 euros). Dongfeng Yangtse qui a déjà implanté des usines en Thailande ou en Russie est spécialisé dans les bus diesel ou à gaz mais produit aussi des bus électriques hybrides ou plug-in.

Fabrication de chauffe eaux solaires. Fabriquer des chauffe eaux solaires   à grande échelle sera bientôt une réalité si le projet va à son terme. Un accord en ce sens a été signé à Pékin avec Linuo Paradigma, une JV entre le groupe allemand Ritter et le chinois Linuo Group basé dans la ville de Jinan (province du Shandong). Trois partenaires marocains sont concernés par le projet. Le premier est Cap Holding, un groupe spécialisé dans la distribution. Le deuxième est celui de la SIE, à quoi s’ajoute la banque Attijariwafa Bank. L’usine aurait une capacité de production de 50 000 chauffe-eaux solaires par an. Le montant  de l’investissement annoncé est de 100 millions de dirhams, soit 9 millions d’euros, avec Attijariwafa Bank, comme partenaire financier.

et une usine de composants ferroviaires .La société chinoise qui doit participer à ce quatrième projet est Sichuan Huatie Hi-Tech Construction Engineering Co., Ltd. Basée à Chengdu, capitale de la province orientale du Sichuan, elle est spécialisée dans la fabrication et la maintenance de composants ferroviaires, automobiles et aéronautiques. La Société nationale des transports et de la logistique (SNTL) sera associée au projet qui porte sur la réalisation d’une unité industrielle spécialisée dans la fabrication de composants ferroviaires mais aussi selon la convention signée à Pékin, elle inclut les secteurs automobiles et aéronautiques. Une production destinée aussi bien au marché marocain qu’à l’export, selon la convention. Le montant de l’investissement soutenu par Attijariwafa Bank n’a pas été précisé.

Deux autres projets sino-marocains confirmés à Pékin.  Le premier concerne la centrale thermique à charbon de Jerada, au sud d’Oujda (Oriental). L’ Office national de l’électricité et de l’eau(ONEE) avait signé en juillet 2013 un contrat avec la société chinoise d’équipement énergétique Sepco III pour une nouvelle tranche de la centrale. Un projet à 270 millions d’euros. Le second projet a été présenté en décembre 2015. Il s’agit de la construction d’une cimenterie pour le goupe Anouar Invest et de son financement par la banque ICBC pour 171 millions de dollars. La construction du site situé dans la province de Settat est effectué par le groupe chinois Sinoma-CDI. Il devrait être opérationnel fin 2018. Pour rappel, parmi les conventions signées à Pékin figure aussi un projet de parc industriel à développer au Maroc par la Chine.

Les enjeux de la COP22 ?

L’organisation de la COP 22 devrait se jouer entre le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et le ministère de l’Intérieur. On ne peut se faire une idée sans que ne soient divulgués l’action et le devoir de chacun dans des limites précis. C’est ce qui laisse place à la question de Quels seront les enjeux?

La COP 22 sera en quelque sorte  «celle de l’innovation en matière d’adaptation et d’atténuation aux effets du changement climatique», et sera «l’occasion de développer des outils opérationnels dans le cadre du plan Paris-Lima puis Paris-Marrakech».

Le plan Paris-Lima est un programme d’actions pour «la promotion de l’action climatique transformative» porté par le Pérou, la France, l’équipe de soutien du Secrétaire général pour le changement climatique et le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Le plan Paris-Marrakech signifie que la COP 22 s’inscrira dans la continuité de ce qui sera adopté à Paris, comme l’avait récemment indiqué Jean-François Girault, ambassadeur de France au Maroc, lors d’une rencontre avec la presse sur la COP21 à laquelle avait pris part le HuffPost Maroc. Autre enjeu de taille: la conférence de Marrakech permettra de traduire en textes juridiques toutes les règles nécessaires à la ratification et à la mise en oeuvre effective du «protocole de Bonn». Rappelant qu’en  octobre dernier à Bonn, en Allemagne, après cinq jours de pourparlers intenses les représentants des 195 pays ont approuvé un texte de négociation qui doit déboucher sur un accord mondial et ambitieux pour contenir le réchauffement climatique.

Reste à savoir qui sera en charge de l’organisation de la COP 22. Selon les informations du HuffPost Maroc, cela devrait se jouer entre le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et le ministère de l’Intérieur.

Mais quel que soit l’organisme désigné, il pourra compter sur le soutien de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, qui «apportera son soutien à la préparation de la COP 22», a souligné mardi José Graziano da Silva, directeur général de la FAO.

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