El Guerdane à la merci de la pénurie d’eau
Le ton prend de volume et la question de l’eau risque de rendre préjudiciable son utilisation de manière irrationnelle. C’est du moins ce que pensent les agriculteurs dans la région d’El Gardane qui se déferlant d’une sécheresse alerte, pensent abandonner leurs exploitations agricoles. C’est ce que M. Bahri, chef de service à l’Office régional de mise en valeur agricole du Souss-Massa -Draâ, d’évoquer dans l’entretien suivant.
Énergie & Mines: Est-ce que l’expérience d’irrigation des 10 mille/ ha dans la région d’El Guerdane est amenée à s’étendre sur d’autres régions du Souss- Massa-Draâ ?
M. A. Bahri : El Guerdane est un projet pilote d’irrigation et d’aménagement hydroagricole, c’est la première expérience de partenariat public-privé entamée par le gouvernement à travers le ministère de l’Agriculture, mais ça va servir d’exemple pour lancer d’autres projets semblables à l’échelle nationale, dans les périmètres irrigués gérés par les ORMVA, comme c’est le cas dans les régions de Tadla, Loukous, Gharb, Lhaouz et Malouia, où chaque région a ses spécificités. Et par rapport à ces périmètres, les délégataires vont seulement installer et exploiter les équipements.
Dans combien de temps estimez-vous, reprendre l’expérience à El Guerdane, pour avoir une vision claire sur le succès de P.P.P ?
Les exécutions des travaux ont commencé en 2007, et la mise à niveau en eau a démarré depuis une année, mais les essais ont commencé dès le début, à cause de la pénurie d’eau et le déficit de la nappe phréatique dans la région d’El Guerdan, il y a eu des arrachages continus, et l’abandon même des exploitations agricoles, donc le projet est venu à temps pour sauver la situation. Pendant le premier mois d’irrigation, les plantes ont commencé à pousser et prendre vigueur, les agriculteurs ont été pleinement satisfaits.
Est-ce que les prix appliqués sont raisonnables ?
La société délégataire Amensouss est liée par un contrat avec le ministère de l’Agriculture, stipulant plusieurs clauses concernant la construction, le fonctionnement, le financement, la vente et tarification de l’eau avec des règles bien définies. Et à chaque début de la compagne d’irrigation, ont, peut être, amené à réviser le prix suivant l’indice de vie calculé par le Haut Commissariat au Plan.
les agriculteurs de la région Chtouka Ait Baha abusent des ressources phréatiques par leur mauvaise gestion d’irrigation, causant l’épuisement des eaux dans la région El Guerdane. Est-ce que les agences des bassins, ou les ORMVA, n’ont pas de pouvoir d’orienter et exiger une bonne gestion en apprivoisant des cultures en goutte-à-goutte ?
Il ne faut pas oublier que la région connait des périodes de sécheresses continues et structurelles, ce qui impactait les réserves des nappes, et aussi du fait de l’activité agricole. Le Conseil supérieur de l’eau a compris, suivant le schéma directeur du bassin du Souss-Massa, à prendre des décisions très sévères, à savoir la limitation d’extension ou de nouveaux espaces irrigués, l’interdiction de creuser des puits, suivant la loi de l’eau 10/95. On a d’ailleurs initier un contrat nappe avec la région et les agriculteurs, sous forme de mesures afin de la préserver . Il faut noter que le barrage Ibn Tachfine a connu plusieurs années de sécheresse, ce barrage domine 18 mille/ha de terrains de type de culture maraichère sous serres destinée à l’export. Actuellement deux études sont lancées, l’une par l’ORMVASM et l’autre par l’Agence du bassin, pour un projet de dessalement des eaux de mer, afin de subvenir aux besoins de la région.
Existe-t-il des moyens financiers pour aider les agriculteurs à changer les techniques d’irrigation ?
L’État marocain à mis en place des mécanismes pour subventionner les projets de reconversion des cultures traditionnelles gravitaires en systèmes modernes comme la goutte-à-goutte, afin d’économiser et valoriser le m3 d’eau. Mais il faut aussi l’accompagnement et la sensibilisation des agriculteurs pour qu’ils s’inscrivent à cette stratégie.
Propos recueillis par
M. Moudarir