L’année qui s’annonce sera-t-elle celle du changement pour le Maroc ? Un an après un discours centré sur la question sociale, Mohammed VI promet cette fois l’entrée du Royaume dans une « nouvelle étape ». L’objectif affiche que le Maroc « accède au club des nations avancées », a fait savoir le Souverain dans un discours célébrant ses 20 ans de règne. Depuis son palais de Tétouan, le Roi a donné quelques pistes de solutions pour mettre son objectif à exécution. Car s’il a salué les « réformes profondes engagées » ces dernières années, ainsi que le « bond qualitatif » du pays en matière d’infrastructures, Mohammed VI reconnaît qu’il reste encore beaucoup à faire.
« Le devoir de clarté et d’objectivité impose de nuancer ce bilan positif dans la mesure où les progrès et les réalisations, d’ores et déjà accomplis, n’ont malheureusement pas encore eu des répercussions suffisantes sur l’ensemble de la société marocaine », a-t-il exprimé. « Les dernières années ont révélé l’incapacité de notre modèle de développement à satisfaire les besoins croissants d’une partie de nos citoyens, à réduire les inégalités sociales et les disparités spatiales. »
Pour un nouveau plan de développement
Alors quelle solution pour rendre la croissance marocaine, positive depuis 1999, plus inclusive ? « Un nouveau modèle de développement. » Pour concrétiser son plan, le Souverain a annoncé la mise en place d’une « commission spéciale » chargée d’en définir les contours. Cette entité, composée de personnalités issues des secteurs public et privé, « ne tiendra lieu ni de second gouvernement ni d’institution officielle parallèle. Elle jouera le rôle d’organe consultatif investi d’une mission limitée dans le temps. »
Sur le modèle d’autres commissions existantes – qui ont atteint des « résultats concluants et positifs » comme celle ayant régi le code de la famille –, elles auront pour but de fournir un « état des lieux » de la situation et de trouver des « solutions adaptées ». « Plutôt que de s’inscrire dans une logique de rupture avec le passé, il s’agit de poser un nouveau jalon dans notre processus de développement », a affirmé le Roi.
Du « sang neuf » dans le gouvernement
Du changement, il y en aura également au sein de l’équipe ministérielle. Dès la rentrée prochaine, un remaniement gouvernemental fera bouger les lignes. Mohammed VI a donc chargé le chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani de lui soumettre des propositions pour « renouveler et enrichir les postes de responsabilité, tant au sein du gouvernement que dans l’administration ». Le but ? Apporter du « sang neuf » et « de nouvelles compétences aux différents postes et niveaux de responsabilité ».
Ce nouveau gouvernement aura donc pour enjeu majeur « de rebâtir une économie forte et compétitive, en encourageant l’initiative privée, en lançant de nouveaux programmes d’investissement productif et en créant de nouvelles opportunités d’emploi ».
EMC/ Le Point