ENERGIES

A quand la libéralisation de l’énergie électrique ?

Si les projets comme les centrales de Noor Ouarzate, Laâyoune ou Midelt ont le vent en poupe, la moyenne et la basse tension peinent encore à peser parmi les sources d’approvisionnement d’électricité. La raison: les acteurs économiques attendent encore l’ouverture des réseaux par les pouvoirs publics. « 2018 doit être l’année de la moyenne tension et peut-être même qu’on commencera à fixer les conditions et les modalités d’accès au réseau électrique de basse tension« , a promis Aziz Rebbah dans son allocution prononcée lors de la dernière rencontre sur les énergies renouvelables tenue à Marrakech.

Après la très haute et haute tension, le marché de la moyenne tension est le 3e marché électrique en attente de libéralisation. Une libéralisation qui pourrait permettre aux producteurs d’énergie électrique tirée des panneaux photovoltaïques d’être raccordés au réseau électrique moyenne tension en vue de commercialiser cette énergie propre.

Photovoltaïca est justement une plateforme permettant à ces entreprises, généralement des PME, d’entrer en contact avec des fournisseurs et autres potentiels clients. Dans les faits, la moyenne tension permet le transport de l’électricité à une échelle locale vers des petites industries, et des commerces. Ces lignes, dont les développeurs espèrent une prompte libéralisation, ont une tension comprise entre 15 et 30 kilovolts (kV). Les lignes basse tension sont, quant à elles, les plus petites lignes du réseau. Leur tension est comprise entre 230 et 380 volts. Elles desservent essentiellement les ménages et les artisans.

Au Maroc, le marché de l’électricité est en effet soumis à une réglementation stricte. Promulguée en février 2010 et amendée en décembre 2015, la loi 13.09 qui régit le secteur divise encore. « Nous comprenons les différentes contraintes de cette loi, mais nous demandons plus d’ouverture », manifeste pour sa part Azelarab El Harti, président de la Fédération nationale de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables (FENELEC). Cette structure regroupe près de 650 entreprises marocaines.

De son côté, le ministre de l’Énergie est catégorique: « il faut prendre en considération que l’État a déjà signé avec des développeurs privés des contrats d’achat d’électricité de très longue durée« . En effet le Maroc compte encore s’appuyer sur des solutions classiques comme les énergies fossiles dans le cadre de la production d’électricité, Aziz Rebbah n’exclut pas le fait d’ajouter plus d’énergies propres au mix énergétique.

De son côté, Mustapha Bakkoury déclare que « concrètement, il y a des projets portés par des développeurs qui ont décidé d’exploiter les possibilités de la libéralisation de la production électrique au Maroc pour développer la vente directe à des clients qu’ils ont eux-mêmes prospectés ». Le président du directoire de MASEN précise que « ceci ne doit pas se faire au détriment de [nos] réseaux et de l’équilibre du système électrique dans sa globalité« .

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