ECOLOGIE

L’ambiguïté de la décharge de Madiouna

finie par faire remous à Casablanca

C’est un désastre écologique que la métropole blanche vit ces derniers temps, avec une décharge dépassée par le temps appelée Madiouna. Ce dépotoir, qui a fait couler beaucoup d’encre, symbolise l’éthique d’une mauvaise gouvernance dont Casablanca en subie les frais. La décharge de Médiouna ainsi faite, est aujourd’hui au cœur d’une polémique de rues, devenant un sujet de débat public.

Le quotidien arabophone Assabah a réservé récemment une page entière, où il fait état de la situation des déchets à Casablanca. Rappelant par condescendance l’effondrement d’une politique urbaine de lutte contre la pollution.C’est l’éclatement, à l’œil nu, d’une décharge qui dépasse les 55 mètres de hauteur beaucoup plus que la normale . Une montagne d’ordures qui peut s’effondrer à n’importe quel moment et causerait une véritable catastrophe écologique. Sans toutefois parler de ces odeurs nauséabondes et toxiques qui envahissent les districts de Bouskoura, Sidi Maârouf, Maârif sans arrêt.

Il faut rappeler que depuis 1986, les déchets s’accumulent progressivement sans que personne ne s’emmêle pour y mettre fin… Sachant que des camions bennes, mobilisés pour des fonctions qui ne sont pas siennes, s’en mêlent pour la collecte et la décharge des ordures et y mettent 1h20mn pour se libérer de leur cargaison, pour une opération qui se fait en 10 minutes. Ce qui prouve que la décharge est pleine à craquer, dont il faut s’activer en bonne conscience pour y parvenir à trouver une solution. Mais sans l’acquisition d’un nouveau terrain, la ville finira dans les dédales d’une catastrophe écologique. Et ce serait, sans aucun doute, la responsabilité des élus en fonction aujourd’hui dans le conseil de la ville.

Rappelons que l’ancien gestionnaire délégué de la décharge de Médiouna, Ecomed,(société américaine) avait signé en 2008 un contrat avec le Conseil de la ville de Casablanca, spécifiant au délégataire Ecomed de se disposer d’un terrain de 82 hectares pour construire une nouvelle décharge. Lequel terrain allait se faire détourner en projet immobilier. Ce qui a fait manifester la société américaine et l’avait contraint de déposer plainte au chef du gouvernement, ainsi qu’aux ministères de l’Intérieur, de l’Économie et des Affaires étrangères, à travers des courriers officiels. Suite à cette pétition le conseil de la ville s’en est procurer un autre terrain, toujours à Médiouna, pour en dissuader les pouvoirs publics et s’en faire dans une autre décharge sans conformité aucune. Une façon de se décharger des services d’Ecomed et lui infliger des pénalités, prétextant qu’elle n’avait pas rempli les modalités de son contrat. Pour sa part la société délégataire pointe du doigt le conseil d’avoir “aléatoirement” mis fin au contrat, et lui réclame la somme de 750 millions de dirhams de réparation.

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